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Dernier billet

Pierrot Péladeau
Photo courtoisie : Jean-François Leblanc, Agence Stock Photo

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Chaque aventure a une fin. Celle passionnante, et prenante, de ma participation régulière au Journal se termine par ce billet.

C’est Michel Dumais qui m’a recruté en décembre 2013. Le Journal cherchait alors à créer un espace où une diversité de voix se croiserait. J’ai commencé à y bloguer en février 2014 ainsi qu’à y commettre des chroniques.

Je remercie le Journal de cette expérience qui m’a offert nombre de plaisirs, satisfactions et découvertes de toutes sortes. Elle m’a beaucoup appris et aussi inoculé encore plus la piqure de l’exigeante écriture destinée au grand public. Je remercie aussi Michel Dumais pour son indéfectible support comme chef blogueur.

Le mot-clé « démocratie » est celui que j’ai certainement le plus souvent attaché à mes billets du Journal.

Me souviens avoir ri dans ma barbe quand Michel m’a prévenu que ceusses qui écrivent au Journal, devenait encore plus sollicité par les médias. Car mon intuition dictait le contraire. Ce qui se confirma : les sollicitations pour de courtes entrevues sur des sujets chauds ont nettement diminués ; mais par contre, les invitations à contribuer à de longs entretiens ou grands dossiers ont, elles, augmenté. C’est qu’en m’exprimant désormais sur mes sujets d’intérêts ou d’expertise propres, je brisais enfin mon personnage médiatique. Depuis 1983, j’étais de la courte liste de ceusses appelés pour parler de « vie privée » (terme fourretout commode ou 'a shorthand' comme disent les journalistes anglophones). Or désormais, j’apparaissais comme celui qui évite le terme et aborde toutes sortes de questions moins évidentes lorsqu’il est question d’informations et d’informatique. Ou de la numérisation de notre monde, en d’autres mots.

Notre monde se transforme actuellement de cent manières, notamment à travers le recours à diverses technologies. Voilà des sujets souvent non évidents, mais socialement et politiquement importants que je trouve urgent que nous tentions de décrypter ensemble. Car, sinon, nous allons laisser les « technocrates, ingénieurs, bidouilleurs et fournisseurs pas nécessairement plus bas soumissionnaires » (formule que j’aime bien) décider pour nous tous sans que nous puissions avoir notre mot à dire. Le mot-clé « démocratie » est d’ailleurs celui que j’ai certainement le plus souvent attaché à mes billets du Journal.

Ce mandat reçu et accepté a révélé ses exigences. Avant même de commenter les sujets, il fallait les expliquer, les vulgariser. Parfois il fallait même jusqu’à en informer de leur existence, car ils pouvaient avoir échappé à l’attention des grands médias francophones québécois. En outre, il fallait souvent que je décrypte un sujet pour moi-même afin de découvrir ce qu’on pouvait ou non en penser.

C’est ainsi qu’un délai de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, séparait généralement la décision de traiter un sujet de la publication du texte. À ceusses qui m’interrogeaient sur comment j’écris je répondais que, au lieu de tenter de suivre l’actualité, j’en étais venu à suivre un certain nombre de sujets de telle manière que ce soit plutôt l’actualité qui me rattrape.

Du côté du lectorat, ces exigences se sont traduites par des lectures de textes alignant généralement 1 200 mots au lieu des 300-500 en moyenne qu’offre habituellement ce type de blogue. Voilà qui me fait d’autant plus vous remercier de l’attention vous m’avez accordée que vous ayez été fidèles ou attirés par qu’un sujet ponctuel. Merci aussi pour les commentaires dont la qualité et la civilité détonnaient par rapport à ce que d’autres blogues reçoivent.

Pour l’heure, je ralentis le rythme des publications afin de mieux les cibler et peaufiner. Au plaisir de nous retrouver.

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