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Un voyage dans le Sud qui coûte cher

Elle a «pris la chance» d’aller en Floride sans assurance médicale et elle revient avec une facture de 41 000 $

Judith Bussières tient dans ses mains sa facture de 41 000 $ (31 000 $ US) que lui réclame un hôpital de Floride.
Judith Bussières tient dans ses mains sa facture de 41 000 $ (31 000 $ US) que lui réclame un hôpital de Floride. Photo Chantal Poirier


Une sexagénaire de la Rive-Sud aux prises avec de graves problèmes intestinaux est revenue de ses vacances en Floride avec une facture de 41 000 $ en soins médicaux.

«C’était la première fois que je me permettais un voyage en Floride. J’ai pris une chance, à un moment donné dans la vie si je ne fais qu’attendre, je ne ferai rien», lance Judith Bussières, qui est aujourd’hui pourchassée par une agence de recouvrement pour ses frais d’hôpitaux aux États-Unis.

Elle est partie en février dernier, sans assurance, pour un voyage de deux semaines au soleil. Si elle se sentait bien avant de partir pour ses vacances, les crampes qui la faisaient souvent souffrir depuis huit ans sont vite revenues.

«Je n’avais plus d’autre choix que d’aller à l’hôpital», dit la femme de 63 ans qui voulait à tout prix l’éviter, mais les douleurs et les vomissements étaient insoutenables.

Survivante du cancer

«Je n’étais pas assurable, car j’avais été hospitalisée à la fin janvier», explique-t-elle. Survivante d’un cancer colorectal, les traitements qui l’ont sauvée lui ont cependant causé des occlusions intestinales, soit un blocage qui empêche les aliments de circuler.

Sachant qu’elle n’était pas en mesure de payer les soins reçus, l’hôpital de Floride a tout de suite fait appel à une agence de recouvrement, explique Mme Bussières. On lui demande de payer 31 000 $ US, soit plus de 41 000 $ CAN, une somme qu’elle n’a pas.

La facture comprend ses deux jours d’hospitalisation, des examens médicaux, des radiographies et des médicaments.

Vidé son REER

L’ex-camionneuse, aujourd’hui chauffeuse d’autobus pour la STM, affirme qu’elle a vidé son REER lorsque le cancer l’a terrassée et qu’elle a dû cesser de travailler pendant plusieurs années.

L’agence de recouvrement était même prête à effacer sa dette si elle leur remettait immédiatement un versement de 9000 $ américains, ce qu’elle n’était pas en mesure de payer non plus.

«Un avocat m’a dit que si je ne retournais pas aux États-Unis, je pourrais ne jamais payer et je n’aurais pas d’ennuis», soutient-elle, ajoutant toutefois qu’elle se sent maintenant mieux et qu’elle aimerait retourner en Floride si l’occasion se présente.

En effet, sa mésaventure en Floride aura au moins convaincu un médecin d’ici de l’opérer pour régler une fois pour toutes ses occlusions intestinales.

C’est pourquoi elle s’est tournée vers internet pour avoir de l’aide afin de rembourser sa dette. «Si je peux au moins en payer une partie, peut-être que je pourrai m’entendre avec l’hôpital», espère-t-elle.


Les Québécois sous-estiment le coût des soins

Les Québécois qui partent à l’étranger sous-estiment trop souvent le coût des soins médicaux, croient des agents de voyages et des assureurs.

«Juste deux jours à l’hôpital peuvent gâcher le reste d’une retraite», lance sans détour Frédérik Joly, le vice-président de ZipOrange, une entreprise qui donne des conseils aux snowbirds qui partent en Floride l’hiver.

Par ailleurs, la Régie de l’assurance maladie du Québec estime à près de 50 000 $ une hospitalisation de neuf jours en Floride, par exemple.

M. Joly reconnaît du même souffle que, pour les aînés, le coût des assurances peut être très élevé. «Pour certains, c’est jusqu’à 100 $ par jour», souligne-t-il.

Ses propres parents, ajoute-t-il, ne vont plus en Floride, car ils ne peuvent pas se permettre le coût des assurances et préfèrent ne pas courir le risque d’être malade en voyage.

De son côté, la porte-parole de l’Association canadienne de l’assurance voyage, Adrienne Simic, assure que tout le monde peut être assuré, mais que les coûts sont déterminés par les risques.

«Les gens devraient consulter plusieurs compagnies et connaître leurs besoins et leurs voyages pour avoir un bon prix», explique-t-elle, ajoutant que certaines polices d’assurance peuvent même payer pour rapatrier une voiture si la personne ne peut plus la conduire.

Pour sa part, Frédérik Joly recommande aussi de regarder du côté des États-Unis, soulignant qu’il peut y avoir des prix plus abordables pour des visiteurs.







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