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Taxes foncières: dialogue de sourds entre Paradis et l'UPA

Periode des questions
Le ministre de l'Agriculture Pierre Paradis. Photo d'archives Simon Clark


Le ministre de l'Agriculture Pierre Paradis persiste à défendre sa réforme de la fiscalité pour les producteurs agricoles en soutenant qu'elle profitera aux municipalités.

«Il y a eu un pacte fiscal qui est intervenu avec le monde municipal (...) Avec des augmentations de 5% par année, le monde municipal va percevoir davantage, a exposé mercredi Pierre Paradis alors qu'il se rendait au conseil des ministres. J'ai rencontré chacun des maires chez moi, ils m'ont signifié, lâche pas Pierre. Il va y avoir plus d'argent qui va transiter via les producteurs agricoles.»

L'Union des producteurs agricoles (UPA) réfute les propos du ministre précisant qu'une minorité des municipalités situées autour de Montréal profiteront du recalcul du MAPAQ pour le remboursement des taxes voué aux producteurs agricoles. Simplement parce que la valeur des terres agricoles a explosé depuis 20 ans.

«L'augmentation dont parle M. Paradis va aller en Montérégie, dans Lanaudière et les basses Laurentides. L'Abitibi, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie n'auront pas une cenne», soutient Charles Ross, directeur général de l'UPA. Sur 900 municipalités au Québec, une minorité va en profiter. C'est une mauvaise répartition de l'argent.»

De même, la Fédération québécoise des municipalités s'est rangée derrière l'UPA et demande au gouvernement de reporter d'un an l'entrée en vigueur de ses modifications. Pour sa part, l'Union des municipalités du Québec n'a pas pris position.

Québec prévoit modifier, à compter du 1er janvier 2017, le calcul prévu au Programme de remboursement de taxes foncières (municipales et scolaires) avec pour résultante des augmentations moyennes de comptes de taxes de 30% à 40%, soutient l'UPA. «Le fardeau fiscal des taxes scolaires et municipales payées par les agriculteurs, après remboursement de l'État, a doublé au cours des 10 dernières années».

Pierre Paradis n'en croit rien. Les plus fortes augmentations de comptes de taxes iront à des producteurs agricoles multimillionnaires, croit-il. «Ils vont passer Noël quand même, ajoute le ministre, sourire en coin (...) On est à notre troisième guerre de chiffres avec l'UPA. Ceux du ministre des Finances tiennent la route, ils ont été vérifiés et contre-vérifiés. M. (Carlos) Leitao est le 2e meilleur économiste au monde.»

Certaines propriétés agricoles peuvent valoir des millions, reconnaît l'UPA. «Il faut payer les taxes en conséquence et on n'a pas l'argent tant qu'on ne les vend pas», nuance Charles Ross.

Par ailleurs, Pierre Paradis dit avoir remis aux avocats de son ministère la mise en demeure remise par l'UPA visant à contester les changements prévus au Programme de crédit de taxes foncières agricoles.







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