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Québec réinvite ses juristes à négocier

Québec réinvite ses juristes à négocier
PHOTO DIDIER DEBUSSCHERE


Le gouvernement convie ses 1 1000 juristes en grève à reprendre les négociations à ses conditions. Québec refuse de leur accorder le même statut que les procureurs de la Couronne.

Au lendemain du rejet massif des dernières offres du gouvernement Couillard, le président du Conseil du trésor Carlos Leitao a dit regretter la décision prise mardi par les syndiqués de poursuivre la grève générale qui en est à sa 9e semaine. «Je regrette beaucoup qu'ils aient pris cette décision-là. Nous allons continuer à travailler avec eux pour trouver une solution négociée», a déclaré M. Leitao à son arrivée au conseil des ministres.

Le Conseil du trésor a convié ce matin le président de l'Association des notaires et avocats de l'État québécois (LANEQ), Me Jean Denis, à retourner à la table des négociations. Les discussions pourraient reprendre dès vendredi, a confirmé Me Denis, au moment où plusieurs dizaines de grévistes avaient dressé une ligne de piquetage, aux abords de l'hôtel du Parlement.

Québec demeure intraitable quant au cadre dans lequel ces négociations doivent se poursuivre. «L'enjeu est toujours le même, la négociation doit se faire à l'intérieur du cadre de négociation actuel. On ne va pas sortir de cela», a assuré M. Leitao. Les syndiqués de LANEQ ont mis de côté leur demande initiale de remplacer la mode de négociation traditionnel par une formule d'arbitrage et réclament la création d'un comité de rémunération qui devrait s'en remettre au Bureau de l'Assemblée nationale.

Les syndiqués demandent aussi à être traités sur le même pied que les procureurs oeuvrant à Direction des poursuites criminelles et pénales (DPCP) également appelés les «procureurs de la Couronne». Demande irrecevable, a statué Carlos Leitao. Les procureurs du DPCP doivent prendre des décisions, dont celles de porter des accusations, a signifié le ministre. «Le statut de nos avocats et notaires est différent de nos procureurs (du DPCP). Ils sont des employés de l'État. L'État n'est pas le client de ces avocats», a-t-il plaidé.

Québec est en mesure de reconnaître le statut particulier de ses juristes, a continué le ministre des Finances. «À l'intérieur du cadre de négociation actuel, il y a beaucoup de place pour trouver une entente qui reconnaîtrait leur situation particulière. Ce serait par des conditions normatives et monétaires (...) Nos juristes ont des conditions monétaires qui sont, à mon avis, intéressantes et nous sommes prêts à les améliorer davantage», a insisté M. Leitao.

Pour sa part, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a précisé que l'adoption d'une loi spéciale forçant le retour au travail des juristes ne faisait pas partie des scénarios envisagés par le gouvernement. «Il n'est pas question pour le moment de quoi que ce soit. On invite les juristes à revenir à la table des négociations (...) C'est là qu'on doit discuter, on a énormément de respect pour les juristes», a dit Mme Vallée.







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