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Une école adaptée pour les mères adolescentes

L’établissement accueille de jeunes femmes pour les aider à finir leurs études

À 18 ans, les jeunes mères Susan Dufaux et Viviana Mena Diaz (à droite) fréquentent l’école Rosalie-Jetté.
À 18 ans, les jeunes mères Susan Dufaux et Viviana Mena Diaz (à droite) fréquentent l’école Rosalie-Jetté. Photo Agence QMI, Caroline Lévesque


Chaque année, l’école Rosalie-Jetté accueille quelques dizaines d’adolescentes devenues mères et leur offre un cheminement adapté à leur réalité, ce qui facilite la vie des élèves.

N’eut été cet établissement unique dans la région de Montréal, Susan Dufaux ne sait pas si elle aurait terminé son secondaire. Ce mois-ci, elle se prépare à faire son entrée au cégep à 18 ans.

Depuis la naissance de son fils Louka, il y a deux ans et demi, elle fréquente l’école assidûment avec ce dernier.

«Je viens tous les jours à l’école, mais ça n’a pas toujours été comme cela [avant la naissance de son enfant]. Ici, le fait qu’on réussisse, ça leur tient plus à cœur que dans les autres écoles.»

Elle avait 14 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte de 6 mois et demi. Il était trop tard pour revenir en arrière. À l’école, elle a repris goût aux études et souhaite maintenant devenir professeure.

Située dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, l’école Rosalie-Jetté propose un milieu de vie où le programme académique côtoie des formations qui permettent aux filles d’apprivoiser leur nouveau rôle de mère.

En plus des cours obligatoires, les élèves en suivent sur la périnatalité, la psychologie de l’enfant, la cuisine et la menuiserie, afin d’apprendre à fabriquer des objets pour enfants

Les jeunes mères apprennent à leur rythme, dans des classes comptant entre quatre et 14 élèves, ce qui permet d’ajuster l’horaire avec le départ pour l’accouchement et le retour. Elles peuvent allaiter sur place .

Prise de conscience

Viviana Mena-Diaz avait 15 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte. À 18 semaines de grossesse, elle jugeait qu’il était trop tard pour l’avortement.

Avant de fréquenter l’école Rosalie-Jetté, Viviana Mena-Diaz allait dans une école spécialisée pour les élèves qui ont des troubles de comportement.

«J’ai eu beaucoup de problèmes pendant l’adolescence. Je traînais avec des personnes qui prenaient de l’alcool et de la drogue et je me mettais dans des bagarres», raconte-t-elle.

Sa grossesse l’a saisie et son nouveau-né l’a mené naturellement à faire de meilleurs choix, selon ses dires. Après son accouchement, elle a repris ses études là où elle les avait laissées.

Une motivation

Elle habite désormais dans un logement pour mères monoparentales. Tous ses choix sont orientés vers son fils Jayden, 3 ans.

«Je suis en secondaire 3, mais je me force, parce que je me suis dit que si je ne le fais pas, personne ne le fera pour moi, dit-elle. Mon enfant m’a motivée à poursuivre et faire un DEP. Je n’aime vraiment pas l’école, mais il faut que je fasse quelque chose pour Jayden, et je reste pour lui.»

Maintenant âgée de 18 ans, elle laisse son bébé à la garderie près d’où elle réside et prend ensuite le métro vers l’école chaque matin.

«Si cette école n’était pas là, je crois que je passerais mes journées déprimée et dans mon lit, témoigne-t-elle. Le fait que tout le monde vit la même situation ici, ça m’a finalement motivée à continuer l’école.







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