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La pièce J’accuse: cynique, touchant et divertissant

J'accuse
Photo courtoisie Léane Labrèche-Dor brille dans la peau d’une jeune femme à bout de souffle qui aime trop et qui aime mal.

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Une distribution relevée jumelée à une parole forte et diversifiée, J’accuse est une création qui explose et qui va bien au-delà de la prise de parole féminine.

La pièce d’Annick Lefebvre, mise en scène par Sylvain Bélanger, lance l’année 2017 avec force et puissance à La Bordée.

Présenté jusqu’au 4 février, J’accuse est une pièce où cinq trentenaires «crient» leurs frustrations à une société qui les juge et qui essaie de les aspirer. Une prise de parole cynique, divertissante, touchante et qui nous met le nez dans notre façon d’agir et de se comporter.

Il y a cette jeune femme (Catherine Paquin-Béchard) qui vend des bas de nylon et qui n’en peut plus de se faire regarder de haut. Il y a celle (Catherine Trudeau) qui a lancé une petite entreprise, qui travaille fort pour gagner sa vie, qui admire Jeff Fillion et qui ne comprend pas l’attachement des gens envers deux candidats d’Occupation double qui se séparent et leur indifférence face à la véritable misère.

Alice Pascual est explosive dans la peau d’une travailleuse sociale qui a émigré au Québec, qui travaille dans un CPE, qui a fait tout ce qu’il faut pour s’adapter à sa terre d’accueil et qui se sent perdue.

Intense Léane Labrèche-Dor

Elle a lu les auteurs québécois, vu les grands films et elle réalise que les hommes qu’elle rencontre s’intéressent très peu à tout ça Elle livre un monologue percutant sur le peuple québécois et sur un certain manque de substance.

Debbie Lynch-White excelle dans le rôle d’une admiratrice d’Isabelle Boulay qui confronte l’auteure Annick Lefebvre dans sa décision d’attaquer une fan de la chanteuse. Un moment savoureux.

Léane Labrèche-Dor est impressionnante dans le rôle d’une jeune femme qui aime trop, mal et à fleur de peau. Une femme qui veut hacher ses souffrances en mille morceaux. Une femme qui ne veut pas se reproduire et léguer un cœur chroniquement décalé à un enfant. La jeune comédienne brille sur les planches. Elle est intense, émotive et juste. On a même vu des larmes couler sur ses joues.

J’accuse lance l’année 2017 avec une pièce qui frappe, qui porte à la réflexion et qui met en vedette, dans une mise en scène inventive de Sylvain Bélanger, des comédiennes de qualité et une auteure qui livre une parole moderne et en accord avec le monde dans lequel on vit.

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