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Son projet en péril à cause de Trump

Un doctorant iranien de l’Université Laval victime des politiques anti-immigration des États-Unis

Davoud Torkamaneh, un étudiant de l’Université Laval au doctorat sur la génétique des plantes, a vu ses recherches arrêtées par le décret anti-immigration des États-Unis.
Photo Joël Lemay, Agence QMI Davoud Torkamaneh, un étudiant de l’Université Laval au doctorat sur la génétique des plantes, a vu ses recherches arrêtées par le décret anti-immigration des États-Unis.

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Un doctorant de l’Université Laval originaire d’Iran craint de voir ses travaux en sécurité alimentaire être sabotés par les mesures migratoires du président Trump.

Davoud Torkamaneh, qui a vu son visa vers les États-Unis révoqué, refuse de se réjouir même si le décret de Donald Trump a été bloqué vendredi soir par un magistrat américain.

D’ailleurs, hier en soirée, le département américain de la Justice a déposé un appel de la décision de ce juge fédéral.

L’étudiant au doctorat en phytologie de l’Université Laval devait s’envoler le 1er mars pour quelques mois de travail au réputé Cold Spring Harbor Laboratory de New York, mais il ne sait toujours pas ce qui l’attend.

Idée arrêtée

«J’avais annulé mon visa et mon appartement là-bas en raison de l’interdiction d’entrer dans le pays. Si je réserve à nouveau, est-ce que les problèmes vont encore revenir dans deux jours», demande M. Torkamaneh.

Il s’inquiète de la réaction du président à la suite de la décision rendue vendredi par les tribunaux. Sur Twitter, Trump a indiqué que la décision rendue par un «soi-disant juge» était «ridicule» et qu’elle serait «renversée».

«On ne sait rien pour le futur dans le contexte actuel. Trump a son idée, qui est bien contraire à la décision rendue. On risque bien de revoir les mêmes problèmes», prévoit le doctorant, arrivé d’Iran en 2013. Un de ses collègues de l’Université Laval, dont la femme est Iranienne se trouve dans la même situation que lui, incertain de pouvoir continuer son postdoctorat à Harvard.

Dangereux ?

M. Torkamaneh a trouvé très difficile à digérer l’explication de l’administration Trump pour justifier la révocation de quelque 60 000 visas. Il tenait à dénoncer les préjugés véhiculés par ce nouveau gouvernement.

«Je travaille en sécurité alimentaire mondiale. Beaucoup de gens bénéficient de nos recherches en Afrique, en Asie, mais aussi aux États-Unis. C’est triste. J’ai visité le pays à plusieurs reprises, ils ont mon dossier, mais malgré ça, pour eux, tout le monde est devenu dangereux», déplore Davoud Torkamaneh, qui suggère aux Américains de s’inspirer de ce qui se fait de ce côté-ci de la frontière en matière d’immigration.

Le doctorant qui devait se rendre à New York pour faire progresser ses travaux sur la génétique du soya craint maintenant pour l’avancement de ses recherches. «Chaque chercheur est une pièce du puzzle et on ne peut écrire l’histoire s’il manque des morceaux», raconte le chercheur, qui insiste sur le fait que des gens dans le besoin attendent indirectement ses travaux.

Le décret migratoire en bref

27 janvier

Donald Trump signe un décret qui interdit l’entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays à majorité musulmane: Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.

Une fois le décret signé

Plusieurs épisodes de confusion et de protestation se déroulent dans les aéroports un peu partout à travers le monde dans les heures suivant l’annonce du décret.

3 février

En soirée, le juge de Seattle James Robart dépose une injonction temporaire. Dès demain, une plainte du ministre de la Justice de l’État de Washington sera étudiée.

Hier

Le département américain de la Justice a déposé un appel, hier soir, de la décision du juge fédéral.

 

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