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Les référendums sont antidémocratiques, selon Labeaume

Le maire de Québec, Régis Labeaume, estime qu’« il est possible sans approbation référendaire de développer le territoire de façon démocratique ».
PHOTO Simon Clark Le maire de Québec, Régis Labeaume, estime qu’« il est possible sans approbation référendaire de développer le territoire de façon démocratique ».

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Permettre les référendums est antidémocratique, selon le maire de Québec, et revient à nier le résultat des élections.

Depuis les fusions, à Québec, des référendums peuvent être réclamés par les citoyens pour bloquer un règlement d’emprunt ou une modification aux règlements d’urbanisme de la Ville.

Reprenant les propos de Jean-Paul L’Allier qui est selon lui «le père de la démocratie municipale», Régis Labeaume a soumis que les élus devraient pouvoir appliquer un programme de densification pour lequel ils ont été élus. «On contourne le résultat des élections pour des cas particuliers», a plaidé le maire, ce qui est selon lui «ridicule».

Il a tenu ce discours devant les élus de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 122 visant à reconnaître les municipalités comme des gouvernements de proximité.

«La mécanique référendaire (...) ne sert que l’intérêt individuel de groupes organisés insatisfaits au détriment de l’intérêt collectif. Ces groupes qui font grand bruit éludent l’appui que peuvent recevoir les projets par une majorité de citoyens», a affirmé Régis Labeaume.

Le résultat à Québec au cours des dernières années, ce sont deux projets, l’îlot Irving et l’îlot Esso, qui ont été soumis au référendum et qui ont été réduits jusqu’à devenir «des mauvais projets» selon le maire et la vice-présidente du comité exécutif, Julie Lemieux.

Des critiques de l’Institut du Nouveau-Monde

Le maire a d’ailleurs révélé que l’Institut du Nouveau-Monde a rendu un diagnostic «sans complaisance» sur la politique de consultation de la Ville de Québec. Celle-ci a vieilli et doit être revue complètement, statue l'organisme.

Ce que la Ville fera dans les prochains mois, ont assuré M. Labeaume et Mme Lemieux. Il n’est pas question cependant d’abolir les conseils de quartier, mais de chercher des façons de rejoindre plus de gens par les méthodes plus modernes, en utilisant les nouvelles technologies. Parce que la famille avec deux enfants n’a pas le temps, le mardi soir, d’aller faire connaître son opinion au conseil de quartier, a illustré M. Labeaume.

La députée de Taschereau, Agnès Maltais, a opposé que seuls cinq référendums ont eu lieu dans les 15 dernières années.

«Pourquoi cette intention d’enlever les référendums si vous bonifiez le processus de consultation?», a-t-elle demandé, présumant que les référendums disparaîtraient d’eux-mêmes.

Le maire a répliqué que la seule menace de référendum fait planer de l’incertitude sur les projets. «Une menace de référendum n’améliore pas le projet», a-t-il rétorqué. Selon lui, avec la vigilance des élus et celle de la commission d’urbanisme, la surveillance est suffisante.

Ce qu'ils ont dit

«Quand on va en élection, on est clairs. Si vous nous élisez, nous allons densifier la ville de Québec. Je ne vois pas pourquoi, si on a été élus fortement, dans certains quartiers, on irait à l’encontre de la vision qui a été approuvée par 75 à 80 % des gens.»

— Régis Labeaume

 «Il y a chez les citoyens un besoin d’être rassurés que sur un délai de quatre ans, il y a des règles qui vont leur permettre de s’insérer dans le domaine démocratique.»

— Agnès Maltais, députée de Taschereau

 «C’est une vieille mentalité, de penser qu’on ne veut pas être transparents. C’est comme penser que l’ancien maire de Laval, on est tous calqués dessus. Ça n’a aucun sens. On est modernes.»

— Régis Labeaume
 

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