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Rendez-vous doux

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On savait qu’on pouvait rencontrer l’âme sœur sur internet. Ou qu’on pouvait trouver un partenaire d’un soir, lendemain non inclus. Mais des gars qui se donnent rendez-vous pour aller se donner des coups sur la gueule, c’est plutôt... particulier.

Ce nouveau sous-sol de la bêtise humaine a été atteint cette semaine alors deux gars se sont invités sur la rue Saint-Hubert pour aller régler leurs comptes à la suite d’une chicanette sur le web. Deux futurs candidats au prix Nobel, sans doute. Avec une légère avance pour celui qui a frappé l’autre avec son automobile avant de le battre à coups de barre de fer...

#VIENSTEBATTRE

Alors les grands garçons, c’était quoi cette chicane? On parlait de politique? De religion? D’échanger Carey Price? Quel était ce brûlant sujet qui méritait de régler ça à la Cro-Magnon en pleine rue?

Ce qui me fascine, dans cette histoire, c’est le pas franchi pour passer de la menace virtuelle à la volée réelle. Et de rester frustré et dépourvu de gros bon sens pendant tout le processus. Et que les deux gars se soient rendus au duel, comme s’ils s’étaient choisis sur un Tinder spécial baston. Chaque guenille trouve son torchon.

Si vous me demandez, les deux méritent un peu de prison. Qui sait, avec un peu de chance, peut-être retrouveront-ils un peu de jugement perdu entre le wi-fi et la rue Saint-Hubert.

LA FORÊT DES MAL-AIMÉS

Toujours dans la catégorie des rendez-vous doux, Le Journal nous apprenait cette semaine que l’hiver ne décourageait pas les rôdeurs louches d’arpenter le Parc de la Colline. Un endroit de prédilection pour les marches en solo ou en famille, un petit bout de bois si enchanteur qui a bercé mon enfance à Chicoutimi-Nord.

Malheureusement, on est loin du conte de fées. Les messieurs qui y gambadent actuellement pour des rencontres charnelles le font sans gêne et sans subtilité. Toujours tannant de se faire aborder par un vieux en bedaine en plein hiver pendant une randonnée en raquettes (fait malheureusement vécu).

Mais qui sont ces hommes qui ont encore besoin d’aller se cacher dans les bois pour vivre un peu de sexualité à leur goût? Les façons de se la jouer discret ne manquent pas: motels, hôtels, n’importe quelle résidence, une voiture... Est-ce qu’il y a moyen de laisser la nature aux familles et à ceux qui en profitent?

Spécial, quand même! On nous vend une époque où tout est accessible et accepté. Mais la réalité, c’est que des hommes préfèrent cacher ce qu’ils sont au Parc de la Colline au lieu de s’assumer dans un cadre de vie normal. Et on n’a même pas touché aux problèmes de drogues et de prostitution qui semblent ternir le paysage des randonneurs, toutes saisons confondues. Triste tableau pour un si bel endroit.

On a eu la neige, le froid. Maintenant l’eau et la glace. L’hiver n’en finit plus de finir. Pendant que des gens se tapochent à grands coups d’internet et se taponnent au grand air, donnons-nous un peu de bon temps et d’amour. Juste parce qu’on peut.

Le printemps finit toujours par arriver.

 

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