Magali Harvey a «les deux pieds sur terre»
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C’est une Magali Harvey confiante et sereine qui s’apprête à amorcer le camp d’entraînement de l’équipe canadienne de rugby à 15 en prévision de la Coupe du monde, qui aura lieu en Irlande, en août prochain.
Après avoir vécu une vive déception lorsqu’elle a été exclue de la formation nationale de rugby à 7 ayant participé aux Jeux olympiques de Rio, la Québécoise a décidé de poursuivre son cheminement en Nouvelle-Zélande.
«Ç’a super bien été, mais ce n’était pas comme je m’y attendais, a-t-elle expliqué lors d’une entrevue téléphonique, mercredi. Quand je suis arrivée, dans ma tête, j’allais être partante. Mais j’ai dû faire ma place dans l’équipe. Pas que j’avais la tête enflée, mais ça m’a fait ramener les deux pieds sur terre.»
Après avoir participé à divers tournois, Harvey croyait pouvoir faire partie de l’équipe provinciale de Waikato, mais sa présence avec la formation canadienne lui a mis des bâtons dans les roues. Elle a toutefois pu parfaire son apprentissage en participant aux entraînements.
«C’était vraiment intéressant de voir le style de coaching. Ils sont plus du genre à te donner des outils à utiliser, plutôt que de te dire quoi faire.»
Drôle d’expérience
Souhaitant sortir de sa zone de confort, l’athlète de 26 ans a été bien servie lorsqu’elle a été invitée à jouer pour une équipe de rugby sans contact.
«C’étaient des messieurs de 40 à
50 ans avec des bedaines. Mais c’était super parce qu’ils avaient une très bonne compréhension du jeu, ils étaient rapides et possédaient une bonne technique», a-t-elle avoué.
«Ça fait partie de leur culture, tout le monde joue au rugby. À force de jouer au touch, j’ai vraiment appris à jouer tactiquement, à comprendre pourquoi je faisais certaines choses.»
La joueuse de l’année en 2014 a confiance de retrouver sa place au sein de l’équipe nationale.
«Je crois que notre équipe ne sera pas satisfaite, à moins de gagner l’or», a-t-elle lancé.
Elle a eu aussi de bons mots pour l’entraîneur-chef François Ratier.
«J’aime son style. Il te met en confiance. Il va te laisser faire des erreurs. Il va te dire : ‘‘je me fous de ce que tu fais sur le jeu, mais fais quelque chose. Si jamais c’est une erreur, bien, tu vas apprendre.’’»
La place des femmes
Par ailleurs, le sport féminin est en croissance au Québec, mais la visibilité accordée aux femmes n’est pas toujours proportionnelle, selon Harvey.
«Ça s’en vient de mieux en mieux, mais ce n’est définitivement pas où ça devrait être. J’espère qu’avec le temps, les gens vont se rendre compte à quel point le sport féminin a évolué et à quel point on le mérite aussi.»