Son auto tombe dans un nid-de-poule sur le trottoir
Un résident de La Plaine gagne sa bataille judiciaire contre la Ville de Montréal
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Une juge vient de condamner la Ville de Montréal à indemniser un citoyen qui a crevé un pneu engouffré dans la crevasse d’un trottoir d’entrée d’un aréna.
Les rues de Montréal sont tellement en mauvais état qu’on trouve maintenant des nids-de-poule sur le trottoir.
La juge Marie-Michelle Lavigne vient d’ailleurs de condamner la Ville de Montréal à payer plus de 400 $ à Gérard Morin, qui a détruit un de ses pneus flambant neufs dans l’entrée d’un aréna.
«Je suis satisfait du jugement, mais je ne comprends pas pourquoi la Ville a pris tant de temps pour faire respecter son erreur. Ils ont même refusé de tenter de s’entendre avec moi en conciliation avant le procès», dit M. Morin.
La Ville n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.
Le 1er mai 2015, le citoyen de La Plaine, sur la Rive-Nord de Montréal, accompagnait un garçon à l’aréna Sportplexe de Pierrefonds, à l’ouest de Montréal.
C’est en entrant dans le stationnement qu’il a senti que quelque chose n’allait pas sous sa Toyota Corolla 2010. Son pneu venait d’entrer dans une fissure d’environ 20 centimètres de large (8 pouces).
Pas nouveau
De l’avis même de la juge, M. Morin avait une grosse côte à monter pour la convaincre. Tout d’abord, la Ville n’est pas responsable des bris à moins qu’on prouve qu’elle a été négligente. Ensuite, les dommages excluent ceux aux pneus.
Mais David a quand même gagné contre Goliath.
Pour arriver à prouver la négligence de la Ville, Gérard Morin a déposé en cour des photos tirées du site Google Earth entre 2007 et 2016 pour prouver que cette fissure existe depuis longtemps et n’a fait que s’élargir au fil du temps sans qu’aucun employé de la Ville ne la répare.
Examen régulier ?
Stéphane Bessette, un préposé à l’entretien des routes à la Ville, soutenait pourtant que le réseau routier faisait l’objet d’un examen régulier. Mais de toute évidence, ils n’ont pas vu cette énorme crevasse pendant une dizaine d’années.
Dans sa défense, la Ville se justifiait aussi en disant qu’il s’agissait du premier cas à vivre pareil inconvénient à cet endroit.
«Que M. Morin soit le premier à subir des dommages ne change rien au fait que l’érosion est apparue graduellement au fil du temps et que le trottoir aurait dû faire l’objet d’un entretien préventif», a semoncé la juge Lavigne.
Elle a condamné la Ville à lui rembourser le pneu de 216 $ qu’il venait d’acheter le jour précédant l’accident, en plus de 186 $ pour les frais et les inconvénients occasionnés par la Ville.