Cumul des fonctions: Deltell invite Martine Ouellet à faire un choix
Martine Ouellet ne peut être à la fois chef du Bloc québécois et députée provinciale de Vachon, affirme le conservateur Gérard Deltell qui l’invite à faire un «choix».
Le député fédéral de Louis-Saint-Laurent estime que Mme Ouellet devrait prendre exemple sur lui, rappelant qu’il avait quitté son poste de député caquiste de Chauveau au printemps 2015, soit près de six mois avant de faire le saut en politique fédérale sous la bannière conservatrice en vue de l’élection générale.
«C’est clair que vous ne pouvez pas avoir une patte à Ottawa et une patte à Québec. Moi, quand j’ai décidé de poursuivre mon engagement en politique sur la scène fédérale, j’ai tout arrêté du jour au lendemain et je me suis investi à fond, six mois sans salaire et j’ai laissé un demi-million sur la table», a réagi M. Deltell, qui avait notamment renoncé à son indemnité de départ en quittant son siège à l’Assemblée nationale.
«En politique on assume ses choix et ses décisions. Mme Ouellet va avoir une job à Ottawa et une job à Québec et à un moment donné ça ne va pas bien marcher cette histoire-là», a poursuivi le député conservateur.
M. Deltell a néanmoins souhaité la bienvenue à la nouvelle chef du parti souverainiste à Ottawa, disant avoir «beaucoup de respect pour elle».
Il a toutefois qualifié de «grotesque» l’argument que fait valoir Mme Ouellet, qui soutient que sa situation n’est pas différente de celle des autres chefs de parti qui occupent comme elle les fonctions de député.
«Ils sont députés dans une législation, mais ne sont pas chef dans une autre législation. Ça n’a aucun bon sens son histoire, ça ne tient pas la route», a soutenu M. Deltell.
Il affirme que si le Bloc québécois estime que Mme Ouellet est la meilleure personne pour diriger le parti «qu’il passe le chapeau et lui trouve un salaire».
Mme Ouellet a pour sa part été désignée officiellement chef de la formation politique lors d’un rassemblement, samedi dernier à Montréal, en présence des militants.
L’ex-péquiste, qui siège maintenant comme indépendante à l’Assemblée nationale, entend terminer son mandat jusqu’à l’automne 2018, avant de se porter officiellement candidate au fédéral sous la bannière bloquiste lors du scrutin de 2019.
Mme Ouellet est d’ailleurs en rencontre à Ottawa, lundi, où elle passera une partie de la semaine en raison du dépôt du budget fédéral du ministre des Finances, Bill Morneau, mercredi.
Si le cumul de ses deux fonctions soulève les critiques dans le monde politique, le Commissaire à l’éthique et à la déontologie lui a pour sa part donné le feu vert.