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Des morts... ouais, pis?

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Pour une rare fois, on a été épargnés. La «tempête du siècle» n’a pas impressionné personne au Saguenay-Lac St-Jean. Ça tombe bien, au ministère des Transports non plus. Et ce n’est pas quelques morts dans la neige qui vont les faire pleurer.

Après tout, l’intouchable Ministère n’en est pas à sa première tempête. Rappelons-nous qu’en 2006, un viaduc s’était effondré à Laval, faisant cinq morts et six blessés.

Une commission d’enquête plus tard, on dénonçait la gestion catastrophique et le laxisme généralisé au sein du Ministère.

Et puis? Et puis rien. Pas d’amendes. Pas de congédiements. Pas de sanctions. Pas de réformes. Rien.

Est-ce surprenant de constater quelques années plus tard qu’on gère toujours le réseau routier de façon catastrophique et que le laxisme est toujours généralisé?

PLUS ÇA CHANGE...

Que ce soit pour garder la pérennité des infrastructures ou pour gérer en fonction des conditions climatiques, le Ministère nous démontre son incapacité totale à livrer la marchandise.

Il était du devoir du ministère des Transports de réaliser rapidement que la tempête de cette semaine était d’une ampleur exceptionnelle. Alors que des vidéos viraux de multiples collisions et sorties de routes faisaient le tour de la planète, tous les preneurs de décision sont restés assis sur leurs mains.

On nous raconte que l’armée était prête à intervenir. Elle attendait le coup de fil. Il n’est jamais venu. Le Bat-phone du Ministère est resté bien au frais dans la cloche à fromage.

Encore une fois, des morts. Cette fois, ce n’est pas un viaduc qui leur est tombé sur la tête, c’est dame Nature. Et encore une fois, il y aura une commission d’enquête. Et la suite, on la connaît déjà.

... PLUS C’EST LA MÊME CHOSE

L’étage politique nous a donné un bien triste spectacle. Des excuses mollassonnes d’un gouvernement qui l’est tout autant. Les demandes prévisibles de démission du ministre des Transports, comme si les six changements précédents avaient réglé quoi que ce soit.

Pas de danger que tout le monde s’assoie autour d’une table, tous partis confondus, pour tenter de percer le mystère de la totale incompétence du Ministère. Non, ce serait trop simple. Et pire encore, on risquerait d’avoir des réponses et des résultats. Le gouvernement pourrait même se retrouver avec la lourde tâche de prendre des décisions. Imaginez un peu.

Je trouve que notre relation avec les décideurs ressemble à celle avec nos compagnies d’assurance. On les paie très cher, en espérant naïvement qu’ils seront là la journée en dix ans où on aura vraiment besoin d’eux. C’est pourquoi on accepte de leur donner autant d’argent. Cette semaine, on avait besoin d’un gouvernement proactif, pas d’une gang de gérants d’estrade. On a déjà la radio pour ça.

Tant et aussi longtemps que personne ne sera imputable directement des conséquences de leurs décisions ou de leur immobilisme, la roue ne fera que continuer de tourner tout croche. Jusqu’à la prochaine fois où on aura besoin d’eux.

Une route s’écrase, la neige tombe, une couple de morts. C’est la faute à tout le monde, mais surtout, c’est la faute à personne.

 

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