Nouveau service gouvernemental de prise de rendez-vous en ligne avec un médecin de famille
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Le ministère de la Santé met en place un service de prise de rendez-vous en ligne avec un médecin de famille qui serait déployé sur l'ensemble du territoire québécois d'ici l'automne prochain.
«C'est un système basé sur les besoins du patient au lieu des besoins des médecins. L'implantation de ce nouveau service s'inscrit dans l'ensemble de nos efforts pour permettre à la population d'avoir un meilleur accès à un médecin de famille», a déclaré, mardi ministre Gaétan Barrette.
Le gouvernement a injecté 4,5 millions$ dans l'élaboration de cette application Web qui sera accessible gratuitement à partir de son ordinateur, de sa tablette ou de son téléphone intelligent.
Les personnes n'ayant pas accès à Internet auront toujours la possibilité de prendre rendez-vous avec leur médecin de famille en téléphonant directement à la clinique, a précisé le ministre.
A la suite d'un appel d'offres, la firme CGI a raflé le contrat de cinq ans qui inclut les frais d'entretien et de déploiement du système. «Au terme de ce contrat, la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) deviendra propriétaire exclusif de la licence pour le Québec. Il n'y aura donc pas de frais ultérieurs ce qui est une innovation en soi, en santé», a spécifié M. Barrette.
Période de rodage
Une période de rodage est prévue pour l'implantation de ce nouveau service. La région désignée pour ce projet-pilote sera connue sous peu. Il y aura par la suite un déploiement progressif dans les autres régions, y compris, ultérieurement, auprès d'autres professionnels de la santé.
Après s'être identifié, le citoyen pourra choisir la plage horaire qui lui convient à partir des disponibilités fournies par son médecin de famille sur une période de deux à quatre semaines.
Si aucun rendez-vous ne convient, le patient pourra vérifier les disponibilités des autres médecins de la clinique ou celles de médecins pratiquant dans le rayon géographique choisi au préalable. Les patients non inscrits auprès d'un médecin de famille pourront également se prévaloir de cet outil.
Adhésion volontaire
«Il n'y aura jamais de frais pour l'utilisation de ce service. Le citoyen pourra en tout temps modifier, confirmer ou annuler un rendez-vous», a ajouté le ministre.
La participation des médecins se fera sur une base volontaire. Le ministre compte sur la pression populaire afin d'encourager leur adhésion à cette plate-forme informatique. «Pour nous, il est primordial que ce système demeure à adhésion volontaire. C'est un outil qui sera apprécié notamment au sans rendez-vous dans les grosses cliniques, mais qui ne conviendra pas nécessairement à tous les médecins», a soulevé le porte-parole de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Jean-Pierre Dion.
Bonjour-Santé
Selon la FMOQ, le fait que ce service de prise de rendez-vous soit gratuit est une bonne nouvelle pour les patients. «Cela aurait dû être fait il y a dix ans. On veut toutefois que cet outil soit rodé et réellement fonctionnel avant son déploiement. Le système doit être convivial tant pour les patients que pour les médecins, sinon ce sera voué à l'échec», a fait ressortir M. Dion.
Interrogé sur le service de prise de rendez-vous offert par Bonjour-Santé, le ministre Barrette a d'autre part fait état d'un «litige» avec la RAMQ, en lien avec certains coûts exigés par Bonjour-Santé et les nouvelles règles sur les frais accessoires.
«Il pourrait y avoir une infraction à la loi actuelle. Un service gratuit est toujours préférable à un service payant», a rapporté M. Barrette.
Rendez-vous en spécialité
Par ailleurs, le ministre Barrette a confirmé, mardi, que les centres de répartition des demandes de services (CRDS) fonctionnaient en mode numérique depuis un mois. En place depuis le 1er novembre 2016, les CRDS visent à accélérer le cheminement des demandes de rendez-vous avec un médecin spécialiste.
«Ça fonctionne. Après 4 mois, 95% des gens ont obtenu leur rendez-vous dans les délais impartis, alors qu'avant c'était souvent impossible. Il y a eu une période d'adaptation. Les problèmes vécus étaient à cause de facteurs humains, de formulaires qui n'étaient pas toujours remplis correctement par les médecins de famille. Il y avait des ajustements à faire aussi chez les médecins spécialistes», a fait savoir M. Barrette.