Un chevreuil joue avec les chiens
VAL-JOLI | Un chevreuil domestiqué qui a été retourné dans la forêt par les agents de la faune ne peut plus se passer de jouer avec les chiens et s’abreuve dans des chaudières d’eau d’érable.
Des citoyens de l’arrondissement de Brompton à Sherbrooke ont au départ nourri le cerf de Virginie, au point où celui-ci n’avait plus peur des humains.
En janvier, la Direction de la faune a dû intervenir et a transféré l’animal à Val-Joli, une trentaine de kilomètres plus loin.
Mais, malgré le changement d’habitat, le cervidé n’a toujours pas modifié ses comportements.
Il s’approche des êtres humains sans aucune appréhension. Il gratte à la porte de certains résidents pour obtenir de la nourriture, il joue avec les chiens du secteur, il boit dans les chaudières servant à la collecte de l’eau d’érable.
«C’est particulier de voir mon épagneul breton s’amuser avec un chevreuil. Ce n’est pas la situation idéale. Lorsque l’être humain intervient d’une façon inappropriée dans la nature, il y a des conséquences souvent malheureuses. Malgré le transfert de l’animal, il y a des gens qui ont continué à le nourrir», lance Benoit Laplante, propriétaire d’un terrain boisé près du 9e Rang à Val-Joli.
Deuxième transfert
Cette information est d’ailleurs confirmée par la Direction de la protection de la faune.
«Selon nos informations, malgré nos avertissements, les gens ont continué à le nourrir. Surtout que nous n’avons pas vécu un hiver très rigoureux. Il y a tout ce qu’il faut dans la nature», insiste Jacques Nadeau, porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Les agents de la faune vont donc demeurer vigilants dans ce dossier. «Si le chevreuil continue à rester en dehors de son milieu naturel et à chercher le contact avec l’être humain, nous devrons le capturer à nouveau pour le transférer dans un centre d’observation de la faune où il pourra paisiblement terminer sa vie», mentionne M. Nadeau.
Le jeune cerf ne sera donc pas abattu. «L’abattage au Québec, c’est vraiment la dernière option. Ce sont des circonstances exceptionnelles. Par exemple, si un ours transféré à une centaine de kilomètres revient dans une zone urbaine, les agents de la faune pourraient envisager de l’abattre», termine le porte-parole du Ministère.