Et la tendresse, bordel?

On sait que la violence conjugale transcende les époques, les frontières et les classes sociales. Dans nos sociétés avancées, on aurait cru qu’elle épargnerait tout au moins les plus jeunes.

Or, La Presse rapporte que les femmes de moins de 30 ans représentent près du tiers de la clientèle des maisons d’hébergement pour femmes. Une proportion en pleine ascension. De fait, les cas s’accumulent, dont celui de la jeune Daphné Boudreault, assassinée lâchement par son «ex».

Paradoxe

Le paradoxe est que les moins de 30 ans forment en même temps une génération mieux éduquée sur l’importance de l’égalité hommes-femmes. Malgré ces avancées réelles, la violence persiste chez une minorité de jeunes hommes.

Les causes sont multiples. Toutes générations confondues, le point commun de ceux qui, parmi les hommes, sont violents reste néanmoins le même. Physique ou verbale, leur violence est toujours une histoire de pouvoir et de contrôle.

Notre époque ajoute un nouveau poison à l’équation: la prévalence du porno sur le web. Le porno déshumanise les femmes. Il les humilie, les violente, leur lance les pires grossièretés et les réduit à des objets soumis sans âme.

Industrie planétaire, le porno martèle cette image dégradante des femmes. Pour une partie de ses «amateurs», elle devient une «norme» insidieuse et dangereuse. Comment peuvent-ils aimer dans la douceur et le respect quand la vision d’une femme déshumanisée leur procure un «plaisir» ultime?

Porno

Le porno n’est certes pas le seul facteur expliquant une violence misogyne qui remonte à la nuit des temps. Ce que le porno fait, par contre, est de miner des progrès réels dans le combat contre la violence faite aux femmes.

Pour mieux agir en amont, plusieurs appellent au retour plus rapide de vrais cours d’éducation sexuelle. Une nécessité évidente et urgente. Il importe toutefois de tenter aussi de contrer les effets nocifs du porno dont on commence à peine à mesurer toute l’ampleur.