Les ventes de maisons explosent dans les quartiers centraux de Québec
Les secteurs du centre-ville ou à proximité plus prisés par les acheteurs au détriment des banlieues
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Les ventes de résidences dans les quartiers centraux comme Limoilou et Saint-Sauveur ont explosé dans les 12 derniers mois au détriment des banlieues et de la Rive-Sud où les maisons se vendent moins bien et moins vite, révèlent des données obtenues par Le Journal.
Les quartiers les plus prisés en ce moment par les acheteurs se trouvent dans les secteurs du centre-ville ou à proximité du centre-ville de Québec, selon les plus récentes données immobilières analysées par la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) et fournies au Journal.
Parmi ces quartiers, Limoilou, Saint-Sauveur et Saint-Sacrement sortent du lot en raison de la croissance des ventes, de l’augmentation des prix et de la réduction des délais de vente. «La basse-ville et Limoilou au complet sont les pôles chauds du moment», affirme Paul Cardinal, directeur analyste du marché à la FCIQ.
Les données analysées par Le Journal révèlent que ces secteurs ont vu leurs ventes augmenter de 24 % en deux ans.
«C’est un quartier dans lequel on voit un bon potentiel, un marché en devenir», a affirmé Marjorie Audet, qui se fait construire sa première maison avec son conjoint dans le quartier Saint-Sauveur. «C’est le prochain quartier à la mode qui est encore abordable pour nous, surtout pour du neuf.»
Tout près, dans le quartier Lairet, de l’arrondissement Limoilou, Serge Godin a réussi à vendre sa maison en moins de cinq jours à un jeune couple. «On a eu six visites et deux offres d’achat le même soir», a-t-il dit (voir autre texte).
La rive-sud délaissée
Pendant cette même période, la Rive-Sud de Québec a perdu beaucoup d'attrait. Par exemple, le nombre de maisons vendues a chuté de 15 % à Saint-Rédempteur seulement.
«Il y a de plus en plus de deuxièmes acheteurs qui quittent pour des quartiers centraux», a expliqué M. Cardinal.
Le Journal rapportait également lundi que de nombreuses familles désirent maintenant éviter le trafic et quittent les banlieues éloignées.
Invité à réagir au reportage du Journal, le maire Labeaume dit avoir remarqué le phénomène et comprendre les familles qui ont pris la décision de déménager dans les quartiers centraux, surtout pour se départir d’une voiture. «Il y a du monde qui ont décidé peut-être de mettre cet argent dans leurs poches et faire d’autres choses. On ne peut pas les blâmer.»
D'autres quartiers
La Fédération des chambres immobilières a identifié d'autres zones populaires à l’heure actuelle, comme les quartiers Duberger et Les Saules.
Deux banlieues éloignées ont vu une croissance de leurs ventes, soit Saint-Jean-Chrysostome et Château-Richer.
«Ce n’est pas cher. Il y a des développements de maisons jumelées plus abordables. Ce sont plutôt de premiers acheteurs», a indiqué M. Cardinal.
— Avec la collaboration de Taieb Moalla
Les jeunes familles veulent acheter en ville
Les jeunes familles décident de plus en plus d’investir pour leur premier achat dans les quartiers centraux de Québec pour la qualité de vie, près de l’effervescence de la cité et loin du trafic de la banlieue.
À la fin du mois de mai, Marjorie et Jonathan entreront dans leur première maison, une résidence de ville neuve et abordable, et ce, au centre-ville.
Saint-Sauveur est un quartier qui se transforme et où s’installent de jeunes familles, indique le couple.
«Ça m’a aidé dans ma décision», a relaté Marjorie. «Je n’avais jamais pensé que mon premier achat serait une construction neuve. C’est un peu du rêve», a-t-elle affirmé.
Et, il était primordial pour le jeune couple de rester en ville, principalement afin d’être à proximité de son travail.
«Je travaille à Sainte-Foy et avec le problème de trafic qu’on voit de plus en plus à Québec, il n’était pas question d’aller vers la banlieue et plus au nord. Je voulais rester à moins de 15 minutes de voiture du travail. Même chose pour Jonathan», explique Marjorie.
Ils veulent aussi se départir d’une voiture.
Vente rapide
Le marché des maisons à rénover est également à la mode. Tout le secteur de Limoilou regorge de jeunes acheteurs qui désirent s’installer près du centre-ville.
Serge Godin n’aurait jamais pensé vendre aussi rapidement sa maison de la rue des Pins. Il a affiché la résidence la semaine dernière et moins de cinq jours plus tard, la vente était conclue. Un jeune couple aura été l’heureux élu.
«C’est un quartier que j’aimais beaucoup», a relaté l’homme, qui a finalement dû se résoudre à louer un condo dans Charlesbourg en raison de sa sclérose en plaques.
M. Godin avoue vivre un petit deuil. «Ça faisait 16 ans que je restais à Limoilou. Les rues sont calmes et il y a beaucoup d’arbres. On ne pensait pas qu’on était en ville et on était à proximité.»
Les quartiers « in »
Des Châtels
Ventes : + 13 %
Délai de vente : 108 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 4 %
L’Ancienne-Lorette
Ventes : + 18 %
Délai de vente : 119 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 7 %
Aéroport
Ventes : + 10 %
Délai de vente : 101 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 4 %
Duberger-Les Saules
Ventes : + 8 %
Délai de vente : 107 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 1 %
Limoilou
Ventes :+ 8 %
Délai de vente :
105 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 7 %
Saint-Sauveur
Ventes : + 5 %
Délai de vente : 121 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 10 %
Saint-Sacrement
Ventes : + 15 %
Délai de vente : 170 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 3 %
Saint-Jean-Chrysostome
Ventes : + 10 %
Délai de vente : 113 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : + 1 %
Les quartiers « out »
Charlesbourg Est
Ventes : - 12 %
Délai de vente : 134 jours
Prix médian de maison unifamiliale : fixe
Charlesbourg, secteur des Jésuites
Ventes : - 16 %
Délai de vente : 122 jours
Prix médian de maison
unifamiliale : -3 %
Vanier
Ventes : - 40 %
Délai de vente : 168 jours
Prix médian de maison unifamiliale : -15 %
Lévis, secteur Desjardins
Ventes : - 10 %
Délai de vente : 149 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale ´: + 2 %
Saint-Romuald
Ventes : -11 %
Délai de vente : 129 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : +4 %
Charny
Ventes : - 22 %
Délai de vente : 129 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : +3 %
Saint-Rédempteur
Ventes : - 15 %
Délai de vente : 117 jours
Prix médian d’une maison unifamiliale : -1 %
► Source : Fédération des chambres immobilières du Québec. Données pour la période de mars 2016 à mars 2017