Marijuana: quelques inquiétudes
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À moins d’un retournement de situation absolument imprévu, il sera possible de se procurer de la marijuana en toute liberté à partir de l’été 2018. C’est un cadeau du gouvernement de Justin Trudeau.
Il faut dire que cette idée flottait dans l’air depuis des années. Justin Trudeau a décidé de s’en emparer et d’en faire un symbole définissant son mandat: le Canada est un pays qui se libère des vieux tabous et des interdits moraux d’un autre âge.
Ici, on ne censurera plus le plaisir!
Inquiétude
On présente aussi cela comme une mesure pragmatique: d’une manière ou d’une autre, la population consomme de la marijuana. En légalisant, la chose, on enlèverait ce marché au crime organisé.
On aiderait aussi le gouvernement à remplir ces poches.
De quel droit, alors, certaines personnes peuvent-elles s’y opposer sérieusement?
Et pourtant, certaines réserves doivent être émises.
Je laisse aux médecins le soin de nous dire en quoi la consommation de marijuana peut entraver le développement du cerveau. Cette mise en garde ne me semble pas inutile, par ailleurs.
Je laisse aussi de côté le fait que ce sont les provinces qui devront gérer les effets de cette décision. Ce n’est pas un détail non plus.
Mes réserves sont d’un autre ordre.
Est-ce que notre société ne transgresse pas ainsi un seuil symbolique plus important qu’elle ne le croit?
L’interdiction de la marijuana envoyait un signal qui n’était pas insignifiant: le monde des drogues est globalement dangereux.
Prudence
Elle posait un interdit dans un univers, celui des jouissances, où l’on trouve généralement peu d’interdits.
Elle marquait un rappel: celui qui s’aventure dans cet univers risque d’en payer le prix s’il ne reste pas très prudent. L’an prochain, ce panneau de signalisation symbolique tombera.
Je ne déchirerai pas ma chemise à cause de la légalisation du pot. Mais c’est quand même une mauvaise idée.