L’élection de l’incertitude
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Ça aura pris du temps, mais l’élection présidentielle française, dont le premier tour aura lieu dimanche, a fini par soulever l’intérêt ici.
Et pour cause. Elle place presque à égalité quatre candidats plus ou moins atypiques qui amènent avec eux leur lot d’incertitudes.
Aucun n’inspire
L’impénitente Marine Le Pen, portée par le même souffle que Trump et le Brexit, qui table sur l’insécurité pour sortir la France de l’Euro et fermer le territoire aux étrangers.
Un jeune premier à la André Boisclair avec Emmanuel Macron, le favori, dont le parcours est aussi sinueux que son programme est imprécis, ressemblant ainsi à son mentor politique, François Hollande, dont les Français ne veulent plus rien savoir.
Un politicien traditionnel et traditionaliste en François Fillon, qui nous rappellerait la belle époque de Jacques Chirac en entrant à l’Élysée avec des casseroles attachées au pied.
Puis, surprise de la campagne, le vieux routier Jean-Luc Mélenchon qui pourrait avoir enfin sa chance, avec un programme sorti des années 70 qui donne aux travailleurs le droit de refuser à leur employeur de les licencier.
Pas étonnant que le champ électoral soit divisé: aucun des candidats n’inspire assez.
Incertitude
L’incertitude demeurera en France jusqu’à 20h, 14h au Québec, lorsque les bureaux de vote fermeront et que les réseaux annonceront leur estimation, basée sur des sondages menés à la sortie des urnes, toujours assez précis.
On saura alors à quoi s’en tenir pour le second tour. Parce qu’à ce stade-ci, les six configurations entre les quatre candidats sont possibles, bien que les sondages parlent d’un affrontement Le Pen-Macron et que des enquêtes plus raffinées annoncent un face-à-face Le Pen-Fillon.
Les franges de la radicalité frappent à la porte plus fort que jamais, dans une France ébranlée par les attaques djihadistes. L’attentat de jeudi sur les Champs-Élysées nous rappelle que la 5e république n’a jamais semblé si vulnérable.