La congestion persiste dans plusieurs hôpitaux
L’ultimatum du ministre n’a pas les effets escomptés
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Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs grands hôpitaux sont incapables de se conformer à l’ultimatum du ministre Barrette d’éliminer les débordements aux urgences, constate l’Association des médecins d’urgence du Québec (AMUQ).
«Cela relevait de la pensée magique. Comme prévu, on n’a vu aucun changement. Ce sont les mêmes taux d’occupation un peu partout, certains allant encore jusqu’à 200 %. Tous les gros hôpitaux sont dans le rouge et les petits, dans le vert. Là où il y a le plus d’activités, on est complètement débordés», observe le président de l’AMUQ, le Dr Bernard Mathieu.
Et, précise-t-il, il n’y a pas d’épidémie de grippe ou de gastroentérite. «Ce sont des activités normales dans un contexte de population vieillissante qui a besoin d’être hospitalisée. En Ontario, on vit un peu la même crise dans les urgences, à la différence que les hôpitaux ontariens recourent de façon plus intense à la surcapacité sur les étages pour désengorger l’urgence», signale le Dr Mathieu.
«Salons de départ»
Selon lui, il n’est pas rare qu’on hôpital ontarien ait un taux d’occupation de 130 % sur les étages, tandis que la surcapacité reste marginale au Québec. Le Dr Mathieu prône entre autres l’aménagement de «salons de départ» pour les patients hospitalisés dont le congé est imminent.
Depuis le mot d’ordre du ministre, des hôpitaux doublent la capacité de certaines chambres ou parkent des malades dans des bouts de corridors sur les unités de soins, afin de montrer patte blanche à l’urgence.
Budgets insuffisants
«La surcapacité devrait être temporaire. Le hic, c’est que le débordement à l’urgence est continu. On a beau admettre davantage de patients sur les étages, la congestion est toujours là», illustre-t-il.
Compte tenu des coupes importantes des dernières années, les 100 millions $ injectés par le ministre Barrette ne sont pas suffisants, souligne-t-il. «On ne recrute pas de travailleurs sociaux, d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes, qui accéléreraient les départs de patients», illustre le Dr Mathieu.