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Les voisins

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C’est l’histoire d’un gars qui se chicane avec un autre gars pour une haie de cèdres. Ça a coûté 120 mille piasses d’avocats pis personne est content. Badoume piche. Ça ferait une bonne blague si seulement c’en était une.

Cette histoire à la fois plus drôle qu’un sketch du Bye Bye et plus triste qu’une (autre) journée de neige se déroule dans un quartier aisé de Chicoutimi. La première salve a été tirée en 2002, quand le voisin 1 a décidé de tailler la haie pour améliorer sa vue. Le voisin 2, qui n’avait pas été consulté, tenait aux cèdres élevés pour garder son intimité. Et depuis, la bataille reprend dès que les cèdres repoussent.

HOMER SIMPSON ET NED FLANDERS

Dur de comprendre comment un conflit aussi banal entre voisins a pu autant dégénérer. Comment une chicane infantile peut escalader à grands coups de mises en demeure et de gros dollars. Et pourtant.

Avez-vous déjà eu un voisin chiant? C’est pas le bonheur, mais c’est assez commun. Un voisin qui laisse ses animaux remplir votre terrain d’excréments. Un voisin qui avertit pendant ses rénovations bruyantes et après ses partys. Chaque Homer Simpson a son Ned Flanders, et vice versa.

C’est encore plus vrai dans les coins paradisiaques comme nous en avons tant dans la région. La moitié des gens s’isolent pour avoir un peu de tranquillité. L’autre moitié pour inviter des amis à faire du Sea-Doo en hurlant que c’est le fun être chaud. Les conflits sont inévitables. Les avocats le savent bien et en profitent joyeusement.

Ce qui est particulier dans le cas présent, c’est l’entêtement des deux parties. C’est l’impossibilité de communiquer pour arriver à un compromis. C’est l’échec d’une société, rien de moins! La plus simple démonstration que l’être humain est une bébitte à conflits.

GIVE PEACE A CÈDRE

Depuis Adam et Ève, tout le monde se chicane. Pour une pomme, ou pour plus stupide encore. Et on a le culot de demander à nos dirigeants de faire mieux.

Comment pensez-vous qu’on va réussir à régler nos conflits avec notre voisin du Sud? Le bois d’œuvre, le lait, des enjeux majeurs. Qu’on aime le voisin ou pas, il faudra bien s’entendre. Encore faudra-t-il s’élever au-dessus de la cime des cèdres pour se parler comme des grands.

Mais on fait quoi quand le voisin est un ennemi? Croyez-vous que Trump et l’autre clown de la Corée du Nord peuvent trouver l’harmonie sur des dossiers diablement plus importants qu’une clôture d’arbres?

John Lennon voulait qu’on donne une chance à la paix. C’est noble, ça fait de jolies chansons. Mais honnêtement, si on ne peut pas régler la hauteur d’une haie de cèdres entre deux voisins, pensez-vous qu’on a des chances de se sauver de la Troisième Guerre mondiale?

Revenons chez nous. 120 mille dollars et plus d’une dizaine d’années plus tard, qui a eu gain de cause? Personne. Une bonne vieille situation mitoyenne. On coupe la poire eu deux. Ou plutôt la haie. Une fable de La Fontaine moderne, sans animaux, qui nous rappelle que le dialogue coûte moins cher. Le bon voisinage aussi.

 

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