Ils achètent un bateau pour évacuer des proches
Un couple de l’Outaouais a utilisé cette méthode originale pour sortir des parents de leur maison inondée
GATINEAU | Une famille de l’Outaouais, inquiète pour des proches qui étaient prisonniers de leur maison depuis 48 heures, a dû acheter un bateau pour aller les secourir.
En larmes, Linda Hamel attend, anxieuse, au bord de l’eau que ses proches arrivent en bateau. Depuis près de 48 heures, des membres de sa belle-famille ne peuvent quitter leur maison en raison de l’eau qui a grimpé très rapidement. La rue St-Louis est recouverte de trois à quatre pieds d’eau.
«Avec la situation qui empirait mercredi, je pleurais et pleurais. Il y a ma belle-mère et ma belle-sœur qui sont prises dans la maison et qui ne peuvent plus sortir. Ma belle-famille, c’est comme ma famille. Nous avons acheté un bateau pour les aider», lance-t-elle en essuyant ses larmes.
Ils se relaient
Aucun véhicule ne pouvait circuler dans le secteur et elle s’inquiétait en cas de blessures ou de maladies pour ses proches.
Elle et son mari travaillent au même endroit et leur employeur n’a pas accepté que le couple prenne congé en même temps. Donc, ils se relayent pour aider.
«C’est dur. Je demande à ma mère et à mon père qui est décédé de prier pour nous et pour tous les gens qui sont dans notre situation», lance Mme Hamel.
Une fois le bateau acheté, la famille de Mme Hamel s’est mise à déménager les biens les plus précieux de la maison où il y avait un studio d’enregistrement, des pièces musicales inédites, des instruments et un studio photo.
La belle-mère et la belle-sœur de Mme Hamel, une fois informées qu’un bateau était à leur disposition, ont décidé d’intervenir pour sauver les meubles.
Plusieurs secteurs
Les rues sont impraticables dans plusieurs secteurs de l’Outaouais. Des résidents sont confinés à la maison ou ont évacué les lieux. Sur une rue en bordure de la rivière des Outaouais, les génératrices pour pomper l’eau se faisaient entendre.
Mercredi, Michel Papineau, aidé de deux de ses amis, pompait l’eau qui grimpait sans cesse dans son sous-sol.
Ses deux pompes, qui vident près de 10 000 gallons à l’heure, ne suffisent pas à la tâche.
«Tous les gens de la rue sont prisonniers. Personne ne dort depuis ces derniers jours. Certains de mes voisins ne mangent plus. Les personnes les plus vulnérables, elles, ont déménagé. Une chance que j’ai un accès au terrain de mon voisin qui est plus haut, sinon je serais séquestré, je ne pourrais plus sortir de chez moi», a partagé Michel Papineau.