La France et des projets télé pour Koriass
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Après une année charnière en 2016, la conquête du grand public se poursuit pour Koriass. Alors qu’il s’envolera vers la France dans quelques jours pour y présenter son spectacle, le rappeur a des projets télé en branle, en plus de participer à de nombreux festivals cet été et de plancher sur son prochain album.
Télé-Québec a annoncé cette semaine que Koriass sera ambassadeur d’un de ses projets jeunesse avec Sarah-Jeanne Labrosse. L’événement «Mammouth 2017» sera un grand événement télévisé pour les jeunes, présenté en décembre prochain et au cours duquel on célébrera les personnalités qui auront posé les actions les plus inspirantes de la dernière année au Québec.
L’artiste garde aussi secret un projet télé jeunesse pour l’automne, qui est complètement en dehors de la musique. Faire de la télé n’était pas nécessairement dans ses plans.
«Ce sont des trucs que je n’aurais pas pensé faire dans ma carrière et qui sortent de la musique, confie-t-il, attablé dans un café dans son patelin, à Limoilou. Ça me tente. C’est une belle façon d’avoir plusieurs cordes à son arc et de ne pas juste avoir la musique. Moi, je veux continuer à faire de l’art, peu importe ce que c’est.»
L’événement «Mammouth» permettra à Koriass de poursuivre son implication auprès des jeunes, lui qui a été porte-parole de Cégep en spectacle cette année et qui donne également des conférences.
Devenir un modèle
Koriass ne prend pas à la légère cette «responsabilité» face aux jeunes. Après une enfance et une adolescence difficile, il est devenu un modèle pour plusieurs.
«À cause de qui je suis, il y a beaucoup de jeunes qui m’écrivent, dit-il. Je vois ça comme une opportunité de pouvoir être un modèle. Je n’ai jamais commencé à faire de la musique en me disant que j’allais aider les gens. Mais j’ai vu que je pouvais faire quelque chose de constructif avec ma tribune.»
«Je ne suis pas parfait, je fais encore des erreurs dans ma vie, ajoute-t-il. Mais je pense que je suis quand même un exemple de résilience. Ce mot-là revient souvent. Se relever de défis majeurs dans sa vie... j’en ai eu une “couple”, mettons.»
La France, les francos, et un album
Koriass s’envolera vers la France bientôt pour quelques dates de spectacles. Il sera entre autres à Paris le 1er juin, et en Suisse. Love Suprême, son dernier album, a été le premier à être lancé de l’autre côté de la frontière.
«J’ai encore un petit public là-bas, on y va de façon très réaliste. C’est ma 4e visite là-bas. Le rap, c’est très de niche encore pour eux. Mais il commence à y avoir un intérêt pour le rap québécois, comme avec Dead Obies. C’est toujours surprenant de voir qu’il y a des fans jusque là-bas.»
Sinon, Koriass est fort occupé. Il poursuit la tournée L’Osstidtour avec sa gang d’Alaclair Ensemble et Brown. Il sera sur la grande scène extérieure des FrancoFolies trois fois plutôt qu’une en juin: avec son propre spectacle (17 juin), puis dans le spectacle hommage à Richard Desjardins (11 juin), et avec Paul Piché qui célèbre ses 40 ans de carrière (9 juin).
De plus, il planche sur l’opus qui succédera à Love Suprême. «Pour le prochain, je veux vraiment prendre mon temps. Love Suprême a quand même été fait en vitesse, même si ça ne paraît pas et qu’il est étoffé. Je veux vraiment arriver à ce que je veux. Musicalement, je sais que je peux aller plus loin.»
Son engagement féministe
Koriass n’a jamais caché être féministe, mais ne souhaite plus en parler en public. «J’ai fait le choix conséquent de ne plus accepter d’en parler en entrevue, à la télé ou la radio, de parler de culture du viol, du féminisme. J’ai fait ma part publiquement. Je veux faire du travail concret sur le terrain, aller parler au monde dans le blanc des yeux et jaser de consentement aux gars. Je ne veux pas que cet engagement-là devienne une façon de me promouvoir. Je refuse systématiquement les entrevues qui parlent de ça, je préfère parler de ma musique.»
La démocratisation du hip-hop
«C’était un de mes buts de faire découvrir le rap au grand public et de démystifier ça. Il y a beaucoup de gens qui me découvrent à cause de mes prises de position, et qui s’intéressent à ma musique après et qui viennent à mes shows. Le hip-hop, ça se passe en show. Même si ça reste jeune, mon public a varié beaucoup. Il y a de plus en plus de gens un peu plus âgés, qui ne sont pas mon public cible et qui “pognent” de quoi. Ils voient la musicalité et constatent que c’est un spectacle d’aussi bonne qualité. Le mythe, c’est que le rap ce n’est pas de la vraie musique. C’est complètement faux.»
Est-ce que Koriass est devenu grand public? «Oui. Je vois une différence. Koriass est un nom que les gens reconnaissent et associent à moi. C’est un step en avant qui est motivant pour la suite.»
Donald Trump
«On est dans une ère qui devrait être charnière sur toutes les questions progressistes. Je ne veux pas être alarmiste, mais c’est un clou dans notre tombe d’avoir cet homme-là à la tête du pays le plus puissant du monde. (...) Je me fais dire qu’il y a des filles qui donnent des fausses accusations d’agression sexuelle pour ruiner la réputation des hommes... Un homme qui agrippe une femme de force peut quand même devenir le président du pays le plus puissant du monde, alors ne venez pas me dire que ça ruine une réputation.»