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Foutez-leur la paix

Foutez-leur la paix
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Entrevue-choc cette semaine chez mes collègues de KYK Radio X avec le mari d’Hélène Martineau, cette femme portée disparue depuis le 15 avril. Il assure que malgré les rumeurs, il n’a pas tué sa femme et qu’il n’est pas impliqué dans sa disparition.

Dans l’entretien émotif avec Dominick Fortin et Martin-Thomas Côté, Michel Larouche a affirmé être le suspect numéro un pour la SQ. Il est prêt à passer le détecteur de mensonges, ce qui devrait être fait cette semaine. Avec l’enquête qui semble piétiner, Larouche n’avait pas d’autre choix que de sortir dans les médias.

LA VIE N’EST PAS UNE SÉRIE TÉLÉ

Savez-vous ce qui me dérange dans cette histoire, comme dans plusieurs autres depuis quelques années au Québec? C’est que déjà, les gens ont rendu leur verdict. Avec très peu d’informations, on décide qui est coupable. Comme si la vie était un jeu de Clue, ou une série Netflix.

Vous voulez des exemples? Le cas de la disparition de la «chimiste», Karine Major. Pendant des jours, son conjoint a été la cible de commentaires et de menaces. Plusieurs avaient décidé qu’il était responsable, sous-entendant qu’il avait peut-être assassiné sa blonde. Quelques jours plus tard, on apprend que la réalité est bien différente et que Karine Major s’était poussée en Saskatchewan. Beaucoup de bruit pour presque rien.

Trop souvent, la suite officielle des choses ne change en rien notre opinion. Vous vous souvenez de l’affaire Gerry Sklavounos? L’ex-député libéral qui a été dénoncé publiquement comme un agresseur sexuel? En quelques entrevues confuses d’Alice Paquet, tout le monde avait tranché d’un côté.

ou de l’autre. On vous croit ou ne vous croit pas, avec le hashtag approprié. Est-ce que les conclusions des enquêteurs ont changé les vôtres? Avec un manque de faits pour déposer des accusations, avez-vous changé d’idée sur ce qui s’est passé ou pas entre le politicien et la jeune femme?

TRIBUNAL POPULISTE

Quelle drôle de façon triste d’appliquer la justice. Nous n’attendons plus les enquêtes, nous n’attendons même plus les faits. On se comporte en villageois qui sont prêts à enduire de goudron et de plumes quiconque aura le portrait type du parfait suspect. Cette pression ridicule rend plus difficile le travail des enquêteurs et des policiers. Et nous éloigne de ce qui importe le plus : la vérité.

En quoi le fait d’écoeurer ou de menacer ceux qu’on considère comme les suspects ou les coupables nous rapproche de la vérité? Nous ne sommes pas devant la télé, à deviner qui est le coupable avant Sherlock Holmes. On parle ici de vrais humains, de vraies émotions.

Si nous n’avons pas de faits à apporter à une enquête, foutons la paix aux suspects, aux victimes, aux enquêteurs. La recherche de la vérité est déjà périlleuse. La moindre des choses, c’est d’attendre qu’elle se présente avant de rendre son verdict.

Et dans le cas d’Hélène Martineau, souhaitons tous que les nouvelles soient bonnes, quand il y en aura.

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