Grève dans la construction: la loi spéciale adoptée, retour au travail mercredi
L’alliance syndicale promet de contester la loi devant les tribunaux
Coup d'oeil sur cet article
«L’arbitrage, vous le savez comme moi, ça comporte une dose d’incertitude et de nébulosité. Les parties devraient prendre cette période de négociation très au sérieux», a affirmé Mme Vien.
Une disposition contestée
Rapidement, l’alliance syndicale a fait savoir qu’elle contesterait cette loi «qui brise son levier ultime de négociation». Elle s’appuie sur l’arrêt Saskatchewan, une décision de la Cour suprême qui renforce le droit de grève.
«Dès qu’on a annoncé qu’on ferait la grève, Philippe Couillard a dit qu’il y aurait une loi spéciale», a dénoncé le porte-parole de l’Alliance, Michel Trépanier.
Il affirme également qu’à 18 mois des élections, les travailleurs se souviendront de cette loi qui s’ingère dans la mécanique d’arbitrage de façon «inacceptable» et, à son avis, au profit des patrons.
De leur côté, les groupes patronaux sont divisés: l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec «accueille favorablement la loi». L’Association pour entrepreneurs en construction (ACQ) dénonce pour sa part un «processus complexe qui vient limiter notre possibilité de négocier librement».
Pas de changement en profondeur
La loi du gouvernement Couillard stoppe une grève coûteuse, mais ne changera pas en profondeur le processus de négociation qui a mené à ce blocage et à celui de 2013.
Le premier ministre l’a pourtant qualifié de «vicié» en période de questions. Mme Vien en matinée a même été plus loin dans sa volonté de «casser» ce cercle vicieux des lois spéciales à répétition pour mettre fin aux grèves dans l’industrie privée de la construction.
C’est la deuxième loi spéciale déposée cette année pour régler un conflit de travail. En février, les juristes de l’État ont goûté à la recette.