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Urgences: le ministre Barrette ne veut pas de ruptures de service

Gaetan Barrette
Photo d'archives Simon Clark Le ministre Gaétan Barrette rappelle que la première activité médicale à combler est l'urgence.

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Le ministre Gaétan Barrette demande aux pdg des hôpitaux de s'assurer d'avoir le nombre de médecins nécessaire dans les urgences de façon à combler tous les horaires de garde et éviter les ruptures de service.

«Ce n'est pas une menace, mais un rappel aux pdg que la première activité médicale (AMP) à combler est l'urgence. La question n'est pas d'imposer des pénalités. Quelques régions plus enthousiastes sont allées un trop loin vers la prise en charge des patients en cabinet, ce qui a créé un léger déséquilibre momentané dans les urgences», a précisé le ministre Barrette, lundi, lors d'une mêlée de presse.

Le Journal rapportait, samedi, que l'urgence de Saint-Marc-des-Carrières, dans Portneuf, subissait des découvertures médicales critiques, ces jours-ci, s'étirant sur 16 et 24 heures d'affilée. D'autres établissements pourraient vivre des ruptures de service, cet été.

Il faut d'abord combler les besoins dans les salles d'urgence, a insisté M. Barrette, alors qu'il avait exigé que les jeunes médecins formés pour exercer à l'urgence prennent aussi en charge un certain nombre de patients en cabinet.

La missive acheminée aux pdg, le 26 mai, par le sous-ministre Michel A. Bureau, soustrait maintenant les médecins à cette obligation, dans les hôpitaux où les risques de découvertures médicales sont anticipés ou avérés aux urgences.

«Bouton panique»

La députée péquiste Diane Lamarre y voit un «constat d'échec» des mesures imposées depuis trois ans par le ministre Barrette. «C'est très préoccupant! L'urgence est le dernier refuge des citoyens. On est rendus à l'été et, voyant les dégâts que sa réforme a causés, le ministre appuie sur le bouton panique. Le ministre est parti d'une présomption qu'il y avait trop de médecins dans les urgences. Maintenant, il les rappelle», a pourfendu Mme Lamarre.

Consigne «tardive»

Le président de l'Association des médecins d'urgence du Québec (AMUQ), le Dr Bernard Mathieu, estime pour sa part que cette consigne arrive un peu tardivement afin de combler les besoins pour l'été qui arrive à grands pas.

«Des médecins ont déjà pris des engagements de prise en charge en cabinet dont ils ne peuvent se libérer à court terme. Le 1er juillet s'en vient vite. Le ministère de la Santé nous avait mis des bâtons dans les roues pour combler les postes dans les urgences. Quatre omnipraticiens formés pour faire de l'urgence (formation complémentaire d'un an) sont notamment partis travailler hors Québec», opine le Dr Mathieu.

Le ministre Barrette a martelé, de son côté, que les mesures mises en place donnent les résultats escomptés. «Il y a du monde qui ont intérêt à noircir le tableau qui devient de plus en plus éclatant. Quelque 700 000 Québécois de plus ont un médecin de famille. Le gouvernement investit plus de 4500$ par personne en santé (budget de 36,5 milliards$). Les gens ont raison de s'attendre à ce que le système fonctionne», a-t-il souligné.

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