Dépenses de Michaëlle Jean: elle doit «arrêter de jouer à la grande», affirme Michel Nadeau
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MONTRÉAL – Michaëlle Jean doit «arrêter de jouer à la grande et de se prendre pour une ambassadrice», estime l’analyste Michel Nadeau.
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L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) doit s'interroger et éventuellement repenser certaines de ces façons de faire, a soutenu M. Nadeau qui est directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques (IGOPP). Il réagissait aux révélations de notre Bureau d'enquête sur les dépenses et les rénovations dispendieuses de la secrétaire générale de l’OIF Michaëlle Jean.
La secrétaire générale a notamment procédé à des rénovations dans son appartement de fonction à Paris, dont la facture s'est soldée à un demi-million de dollars.
Selon lui, le septième arrondissement où se trouve l'appartement est l'un des plus beaux en France. Il faudrait peut-être revoir sa localisation, dit-il.
«Est-ce que l'Organisation internationale de la Francophonie doit absolument être là quand la majorité des gens pour qui travaille Michaëlle Jean sont en Afrique et vivent dans des conditions difficiles», a-t-il expliqué en entrevue avec Mario Dumont, à LCN.
M. Nadeau croit également que Mme Jean devrait faire preuve de plus de discernement quant à ses dépenses donnant par exemple un séjour de quatre jours au célèbre hôtel Waldorf-Astoria pour 50 000 $.
«Je pense que quand vous êtes à la tête d'une organisation qui a un petit budget, 110 ou 115 millions $, on devrait faire preuve d'un peu plus de frugalité, de retenue», a-t-il expliqué.
Bien qu'il reconnaisse que les voyages sont nécessaires pour la secrétaire générale, il remet en question les choix pris par cette dernière alors qu'elle a dépensé près de 2 millions $ en deux ans.
«Est-ce qu'elle doit toujours absolument être dans les hôtels six étoiles avec son conjoint et sa famille? Qu'elle se déplace, pas de problème, mais qu'elle fasse preuve de plus de jugement», a précisé M. Nadeau.
«Les organisations internationales n'ont aucune reddition de compte et tombent entre deux chaises», a-t-il ajouté.
«Ça échappe au contrôle du vérificateur, donc cet argent-là est perdu. Dans le cas de l'Organisation internationale de la Francophonie, ça va faire bientôt 50 ans [...]. Est-ce qu’on ne pourrait pas faire autrement, en avoir un peu plus pour notre argent?»
Michel Nadeau va plus loin encore en se demandant qu'elle est vraiment l'utilité de cette organisation. «Qu'est-ce que ça change vraiment? Qu'est-ce que ça apporte vraiment aux pays francophones? Pouvez-vous me donner une ou deux réalisations de cet organisme-là au Québec ou au Canada?»