Des commentaires avant des notes, plaide la Fédération des comités de parents
La Fédération des comités de parents du Québec veut un bulletin revu et corrigé afin que les commentaires prennent le dessus sur les notes, comme en Colombie-Britannique.
Le Journal rapportait samedi que dans cette province, des écoles remplacent les traditionnels bulletins par des portfolios numériques sans lettres ni pourcentage, une tendance qui gagne en popularité depuis quelques années.
Les élèves téléchargent eux-mêmes des photos et vidéos du travail fait en classe dans une application que les parents consultent en ligne. Les parents peuvent ensuite ajouter leurs commentaires à ceux de l’enseignant et de l’élève, qui doit s’autoévaluer tout au long de l’année.
La présidente de la FCPQ, Corinne Payne, estime que le Québec devrait s’inspirer de ce qui se fait en Colombie-Britannique. En février, lors d’un atelier, la Fédération a demandé à ses membres de leur décrire leur «bulletin de rêve». «Sur notre liste, il y avait tellement d’éléments qui correspondent à ce qu’on retrouve en Colombie-Britannique», lance-t-elle.
Des commentaires d’abord
Les parents veulent lire plus de commentaires, qui sont plus importants à leurs yeux que les chiffres, précise Mme Payne. Les parents veulent être informés régulièrement des progrès ou difficultés de leur enfant à l’école afin de savoir comment l’aider, ajoute-t-elle.
«On ne veut pas attendre le premier bulletin en novembre ou la fin de l’année, en juin, avant de savoir ce qui se passe. On veut vraiment un aperçu continuellement de ce qui se passe et ce ne sont pas les chiffres qui sont importants, dit-elle. Un chiffre, ça ne nous dit rien. Ok, mon enfant a 60%. Mais qu’est-ce qu’il faut faire pour l’accompagner et l’aider à la maison? Qu’est-ce qu’il n’a pas qui lui permettrait d’aller plus loin?»
Cette dernière ne va toutefois pas jusqu’à affirmer que les parents sont d’accord avec l’abandon des notes dans le bulletin, mais estime que plusieurs commentaires devraient les accompagner.
Les membres de la Fédération sont aussi d’accord avec l’autoévaluation des élèves, une démarche qui s’ajoute à celle de l’enseignant, afin que l’enfant soit davantage impliqué dans ses apprentissages. «C’est primordial», lance Mme Payne, qui rêve d’avoir des bulletins «du XXIe siècle» davantage axé sur les compétences. «L’école n’est plus la même que celle que nous avons connue», ajoute-t-elle.
La Fédération des comités de parents aimerait aussi que le nombre d’épreuves ministérielles soit réduit. «Il y a beaucoup de stress et les enfants n’apprennent pas pour apprendre mais plutôt pour faire l’examen et ça, c’est vraiment plate», affirme Mme Payne.
De son côté, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, estime que le modèle développé en Colombie-Britannique est «très intéressant». «Ça fait partie des choses dont on va discuter», a-t-il lancé.
Il a toutefois précisé qu’il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres, tout en se gardant bien pour l’instant d’indiquer quels changements pourraient être apportés, puisque la réflexion sur l’évaluation des élèves n’a pas encore eu lieu.