Ottawa contredit Michaëlle Jean
Le fédéral n’est pas sûr de vendre son appartement parisien à l’OIF
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Le gouvernement fédéral contredit Michaëlle Jean et affirme qu’il ne s’est pas engagé à offrir un rabais d’un demi-million de dollars pour rembourser des travaux d’amélioration effectués à la résidence officielle de la secrétaire générale de la Francophonie.
Dans deux déclarations distinctes, Ottawa a indiqué qu’il n’existait aucune entente à ce sujet, malgré des propos en ce sens de Mme Jean.
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La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est retrouvée au centre d’une controverse, mardi, après la publication d’un reportage de notre Bureau d’enquête sur les rénovations dans sa résidence parisienne.
En réponse, Mme Jean a soutenu que l’OIF souhaitait acheter l’appartement du 7e arrondissement et que «les coûts investis dans les travaux seront déduits de la transaction finale».
«Une fois qu’on se sera entendu pour l’achat de l’appartement, on déduira cette somme de la transaction, voilà l’entente qui a été établie avec le gouvernement du Canada», a-t-elle dit dans une entrevue à la station de radio 98,5 FM.
La ministre fédérale de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a jugé que cette conclusion était prématurée. «On n’est pas rendu là», a-t-elle dit aux journalistes. Mme Bibeau a affirmé que le gouvernement fédéral n’avait pas encore décidé s’il vendrait l’ex-appartement de fonction de son ambassadeur à l’UNESCO, loué à l’OIF pour Mme Jean depuis deux ans.
«On n’est pas rendu à discuter de la vente de la maison, a-t-elle dit. Il y aura une discussion à faire sur le coût de la vente.»
Une porte-parole du ministère des Affaires mondiales, Jocelyn Sweet, a également contredit Mme Jean. «Pour le moment, aucune décision n’a été prise sur les modalités relatives à une entente concernant la mise en vente potentielle de la propriété du gouvernement du Canada à l’OIF», a-t-elle répondu par courriel.
Dans une entrevue au Journal la semaine dernière, le numéro deux de l’OIF, Adama Ouane, avait déjà indiqué qu’il n’avait aucune «garantie» de récupérer le coût des travaux.
Pas d'eau chaude en hiver
Mme Jean a soutenu que ses dépenses ont servi à régler un problème d’approvisionnement en eau chaude, à réparer la climatisation et à remplacer des meubles désuets.
«En plein hiver, j’ai passé entre trois et quatre mois sans eau chaude, a-t-elle confié au 98,5 FM. Il y avait des problèmes d’écoulement, des problèmes de plomberie réels et ce n’était que la pointe de l’iceberg.»
Mme Jean s’est défendue d’avoir cédé à des caprices qui ont mené à des travaux de gros œuvre alors que l’OIF n’était que locataire.
«Je ne suis pas une princesse, ce n’est pas dans ma nature», a-t-elle dit à l’animateur Paul Arcand.