Un ado gravement brûlé en jouant avec le feu
Un garçon de 12 ans souhaite que sa douleur serve à prévenir d’autres drames
GATINEAU | Un garçon de 12 ans gravement brûlé alors que son cousin et son demi-frère jouaient avec le feu lance un vibrant message de prévention, lui qui doit composer avec une douleur chronique et constante.
Le 28 avril dernier, Francis Langevin a subi de graves brûlures qui marqueront sa vie à jamais. Son demi-frère et son cousin s’étaient fabriqué des torches artisanales avec des bouts de bois et des vieux vêtements, et jouaient avec le feu dans un garage de Val-Des-Monts, en Outaouais. Mais ils ont décidé de pousser l’expérience plus loin et ils ont utilisé un accélérant à base d’alcool.
Curieuse, la victime est entrée dans la pièce au moment où une explosion s’est produite.
L’adolescent a subi des blessures au troisième degré sur 35 % de son corps. Il a dû être mis dans un coma artificiel pendant 13 jours. Les blessures ont laissé des traces peut-être indélébiles sur tout le haut de son corps. Il doit maintenant porter des vêtements spéciaux, un soutien au cou et ce qu’on appelle une mentonnière, une espèce de casque qui lui soutient la mâchoire.
« Mes mains ont pris en feu. Je courais partout et je ne savais pas quoi faire. J’ai vu la peau de mes mains qui pendait », raconte le garçon.
Prévention
Malgré toutes ses cicatrices qui le font souffrir, Francis Langevin pense aux autres. Il souhaite que sa malchance puisse éviter d’autres drames.
Il n’en veut pas non plus à son demi-frère et à son cousin.
« Je ne suis pas en colère. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment. Mais je dois dire que ce n’était pas intelligent de leur part. J’ai décidé de parler pour que les gens comprennent qu’il faut être très très prudents avec le feu. Je veux éviter que d’autres personnes se retrouvent dans ma situation », confie-t-il.
Peur du secondaire
Francis Langevin doit entrer au secondaire, si tout va bien, en septembre. Il craint le regard des autres.
« Je ne voulais vraiment pas porter ma mentonnière à l’école, car j’ai peur de l’intimidation. J’ai peur que les gens se moquent de moi », dit-il.
La victime a du mal à tenir un crayon et même à ouvrir une porte, car ses mains ont été carbonisées. Le simple fait d’enfiler un chandail le fait souffrir, confie-t-il.
Il doit régulièrement subir des séances d’étirement avec un thérapeute pour travailler l’élasticité de sa peau afin que les plaies cicatrisent mieux et que les tissus ne figent pas. De longues minutes qui sont « très douloureuses », dit-il. Il en a pour deux ans de traitements.
« Au début, on m’a dit que j’allais avoir des cicatrices et je n’étais pas à l’aise. Mais on m’a ensuite dit que si je faisais bien mes exercices ça allait partir en partie. Ça m’a rassuré. »
Lors du passage du Journal dans sa chambre d’hôpital, à Gatineau, alors qu’il était en plein traitement, Francis Langevin a fait un pas de plus dans sa rémission.
« Regarde maman ! j’ai réussi à bouger mon pouce jusqu’à mon petit doigt », s’est-il exclamé. C’était la première fois depuis l’accident.