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Un thon rouge de 700 livres pêché en Gaspésie

Un thon rouge de 700 livres pêché en Gaspésie
Photo Courtoisie

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Il ne manquera assurément pas de tataki ni de tartare de thon sur le menu du restaurant la Gaspésienne 51, alors que la propriétaire revient de Chandler, armée d’un thon de plus de 700 livres qu’elle a elle-même tiré des eaux de la mer.

«C’est vraiment dans les records, puisque d’habitude, on pêche des thons de près de 400 livres», mentionne Myriam Cyr-Desbois, propriétaire du restaurant la Gaspésienne et petite-fille du pêcheur Raymond Desbois (Pêcheries Raymond Desbois), dont la réputation n’est plus à faire au Marché du Vieux-Port.

Un thon rouge de 700 livres pêché en Gaspésie
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Estimée à plus de 10 000 $, l’imposante pièce de type Bluefin – la plus reconnue au monde – a été pêchée le 22 août dernier au large de Chandler, quelques heures à peine après l’ouverture officielle de la pêche au thon rouge de l’Atlantique, qui n’est pas inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition au pays, mais plutôt considéré à «surveiller».

«C’est un poisson migratoire, donc il part à la fin septembre, mais nous avons pêché le premier thon gaspésien de 2017. Les autres bateaux n’avaient rien ce soir-là et ils nous ont tous demandé où on l’avait pris!» s’exclame la jeune femme, en précisant que chaque détenteur de permis au Québec n’a le droit de pêcher qu’un seul thon rouge.

Deux heures pour le sortir de l’eau

Sortir le poisson de l’eau n’aura pas été de tout repos, indique-t-elle, alors qu’il aura fallu sept pêcheurs pour l’extirper de la mer, à l’aide d’une canne à pêche accrochée au bateau. Un travail de longue haleine, de près de deux heures. «Ça a pris au moins 1h15 avant de réussir à l’approcher du bateau, puis une autre heure et demie pour le fatiguer en le laissant aller et en le ramenant, avant de réussir à l’embarquer», explique la pêcheuse. Qui plus est, le thon rouge doit être pêché dans les règles de l’art, pour ne pas que son goût soit altéré.

Un thon rouge de 700 livres pêché en Gaspésie
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Un poisson «capricieux»

En plus d’être sportive, la pêche au thon rouge de l’Atlantique, qui se fait la nuit, exige plusieurs précautions, pour assurer la qualité de la chair. «Il faut d’abord qu’il ait un bon taux de gras, il ne faut pas qu’il soit trop stressé sur le bateau, sinon ça augmente le taux de pH dans la chair. Il faut aussi qu’il soit saigné à un endroit précis, à l’arrière de l’aile et ensuite gardé dans de la glace. C’est un poisson très capricieux», énumère Mme Cyr-Desbois.

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Une fortune au Japon

Même si le thon rouge gagne en popularité au Québec depuis quelques années, l’experte estime que l’activité n’est pas encore rentable, si l’on compare au marché japonais. «On ne le fait pas vraiment pour le profit, puisque je vends la chair environ 35$ la livre, alors qu’au Japon, selon la partie du thon, je pourrais la vendre jusqu’à 90$ la livre», explique-t-elle. «Une fois coupé, on perd presque 50% du poids, puisque les os sont vraiment gros, c’est comme une carcasse d’animal», ajoute-t-elle.

La chair de la bête des mers sera en vente dès vendredi à la poissonnerie des Pêcheries Raymond Desbois du Vieux-Port, de Sillery et au menu du restaurant la Gaspésienne 51, situé sur le Chemin Saint-Louis.

En bref

  • Les pêches au thon rouge et à l’espadon représentent une valeur au débarquement d’environ 25 millions de dollars par année et touchent plus de 750 pêcheurs titulaires de permis du Canada Atlantique.
  • Pêches et Océans Canada estime que le stock de thons rouges augmente depuis 2011.
  • Habituellement, la pêche s’amorce avec l’arrivée du poisson dans les eaux canadiennes au début de juillet et continue jusqu’en novembre. La majorité des débarquements ont lieu entre la mi-août et la fin d’octobre.
  • Au Québec : 53 détenteurs de permis au Thon Rouge. Dans tout le Canada Atlantique, 688 pêcheurs ont participé à la pêche en 2016.
  • Les pêcheurs peuvent pêcher entre un et deux thons par année en fonction de l’allocation disponible.
  • La taille moyenne des thons varie d'une région à l'autre. Les thons capturés par les pêcheurs québécois en 2015 et 2016 pesaient en moyenne 282 kg (622 lb).
  • Le prix du Thon est très variable. En 2016  en fonction s de la région où le poisson était débarqué, le prix a varié entre 13 $ et 20 $ le kilo.
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