Déroutante enquête dans les Cascade Mountains
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L’Américain Robert Dugoni, un des auteurs de thrillers juridiques les plus appréciés des États-Unis, a séduit son lectorat avec Le dernier repos de Sarah, vendu à plus d’un million d’exemplaires. La traduction française, publiée chez Michel Lafon, fait découvrir une enquête originale, féroce, déroutante, plantée dans le fabuleux décor des Cascade Mountains.
Tracy Crosswhite doute depuis 20 ans des circonstances entourant la disparition de sa sœur Sarah et de l’authenticité du procès criminel qui s’en est suivi. Elle a le sentiment qu’Edmund House n’est pas le véritable coupable, même s’il a purgé sa peine.
Pour que justice soit faite, elle a décidé de devenir elle-même enquêtrice criminelle et se dévoue totalement à son travail. Lorsque les restes de Sarah sont enfin découverts dans les Cascade Mountains, elle décide de faire toute la lumière sur cette affaire. Et ce n’est pas sans risque.
Robert Dugoni, qui fut journaliste puis avocat à San Francisco pendant quelques années avant de s’installer à Seattle pour écrire des romans, utilise parfaitement ses connaissances journalistiques et juridiques pour donner une touche encore plus réaliste à ses histoires.
« C’est un livre qui parle de deux sœurs : l’une d’elles a survécu, l’autre pas », explique Robert Dugoni en entrevue. « Tracy se sent terriblement coupable du décès de sa sœur, qu’elle adorait. La tragédie qui a frappé cette famille a non seulement détruit la famille, mais aussi la communauté toute entière. »
Le dernier repos de Sarah
Éditions Michel Lafon, 492 pages
En discutant avec un officier de police, l’auteur a appris à quel point le tissu social d’une petite ville était mis à l’épreuve – sinon détruit – lorsqu’il y survenait un assassinat. « C’est vraiment de cela que j’avais envie de parler : d’une petite ville qui est morte lorsqu’une jeune fille a disparu. »
Trouver la vérité
Tracy, précise-t-il, se dit que la seule manière pour elle de surmonter le sentiment de culpabilité est de trouver la vérité. « C’est ce qu’elle décide de faire lorsqu’ils ont finalement trouvé les restes de sa sœur. Tracy rentre à la maison... mais ce n’est pas vraiment l’endroit qu’elle connaissait qu’elle retrouve, parce que cet endroit, tel qu’elle l’a connu, n’existe plus. »
Tracy, son héroïne, est également la première femme à exercer le métier de détective à la section des homicides de la police de Seattle. Ce qui a permis à l’auteur de développer l’aspect psychologique du personnage.
« Quand j’ai commencé à écrire ce roman, il y a trois ou quatre ans, il n’y avait qu’une seule femme dans la section des crimes violents du département des enquêtes de la police de Seattle. Une autre femme avait été mutée à un autre poste. J’ai eu l’occasion de leur parler à toutes les deux et c’était fascinant d’en apprendre plus sur leur expérience. J’ai beaucoup appris », ajoute-t-il.
« J’ai quatre sœurs, je travaille dans un milieu où il y a beaucoup de femmes très compétentes, je suis marié... mais je ne suis pas une femme. Je ne peux pas écrire du point de vue d’une femme. C’était intéressant d’avoir le point de vue de deux femmes qui sont détectives. Plusieurs lectrices me remercient d’ailleurs d’avoir créé un personnage féminin solide, crédible, compétent. »
« Histoires horribles »
Et quel attrait les Cascade Mountains ont-elles pour un écrivain ? « Nous avons malheureusement eu notre large part de tueurs en série dans la région de Seattle. J’ai demandé pourquoi à l’officier de police avec qui j’ai pu discuter. Et il m’a dit : “c’est parce qu’on a énormément d’endroits pour dissimuler des cadavres : des montagnes, des marécages, des rivières, des lacs, la mer...” C’est ironique de voir qu’au cœur de tant de beauté naturelle, nous avons vécu tant d’histoires horribles. »
- Robert Dugoni, avocat de formation, est l’auteur de Murder One, un thriller finaliste du Harper Lee Award dans la catégorie « excellence littéraire ».
- Il a été mis en nomination pour le National Thriller Award et le International Thriller Award cette année.
