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Un des lieux les plus hantés du Québec sera fermé

Un juge ordonne qu’un ancien asile soit barricadé pour des raisons de sécurité

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Photo Yanick Poisson Le propriétaire de l’ancien asile de Sainte-Clotilde-de-Horton, Roger Thivierge s’est dit découragé de devoir barricader l’endroit.

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SAINTE-CLOTHILDE-DE-HORTON| Le propriétaire d’un ancien asile considéré comme hanté a dix jours pour barricader son bâtiment et clôturer son terrain afin de s’assurer que plus personne n’y pénètre.

Considéré par les chasseurs de fantôme comme l’un des bâtiments les plus hantés du Québec, l’ancien asile de Sainte-Clothilde-de-Horton près de Victoriaville attire des centaines de curieux chaque année.

Le bâtiment est à l’abandon depuis janvier 1988 alors qu’un incendie s’est déclaré dans le centre pour personnes atteintes de maladie mentale. Huit personnes sont décédées dans le feu et la place est considérée comme hantée depuis ce temps et l’organisme APPA paranormal dit avoir capté des voix alarmantes dans cet endroit.

Dangereux

Roger Thivierge est propriétaire de l’endroit depuis 2009 et faisait payer les visiteurs qui souhaitent s’y aventurer.

Mais le juge Claude Samson vient de le condamner à barricader le bâtiment construit en 1939 pour des raisons de sécurité.

Le jugement a eu l’effet d’une claque au visage pour Roger Thivierge. Ce dernier prétend avoir investi beaucoup afin de rendre les lieux sécuritaires et s’apprêtait à recevoir un événement d’envergure dans le cadre de l’Halloween.

« On s’est fait jouer un tour et on ne la trouve pas drôle. On s’attendait à ce que le juge nous recommande d’apporter des travaux, pas qu’il nous demande de condamner le bâtiment. Ça va faire jurisprudence. Ça donne l’impression que n’importe qui peut faire fermer n’importe quoi s’il a peur de quelque chose», affirme M. Thivierge.

Lorsqu’il a acheté la propriété, en juillet 2009, M. Thivierge avait l’intention de le transformer en résidence pour personnes âgées.

Faute d’investisseurs, le projet n’a pas vu le jour. L’homme d’affaires a alors décidé d’exploiter le potentiel touristique du bâtiment.

En 2014, l’asile avait été le théâtre d’un grand événement extérieur. Les 3 et 4 novembre prochain, plus de 1000 personnes étaient attendues à l’intérieur du bâtiment incendié. On devait y offrir un spectacle à grand déploiement considéré comme le « plus gros événement d’Halloween au Québec ».

La présentation devait mettre en scène 35 comédiens.

« Je suis un militaire à la retraite et la pension n’est pas tellement grosse. Ces activités procuraient un petit revenu, permettaient d’entretenir les lieux, continue-t-il. L’événement de novembre nous aurait permis d’acheter des caméras de surveillance.

Continuer le combat

Roger Thivierge entend obtempérer aux ordres du Tribunal et condamner l’établissement. Il n’a toutefois pas dit son dernier mot. Il rencontrera son avocate au cours des prochains jours afin d’évaluer la possibilité d’aller en appel. Il demande aussi à la population de se mobiliser sur les réseaux sociaux afin de sauver la maison hantée.

M. Thivierge est ouvert à vendre le bâtiment.

La ville veut la démolition du bâtiment

Maintenant qu’elle a obtenu la condamnation du vieil asile hanté, la municipalité de Sainte-Clotilde-de-Horton entend demander la démolition du bâtiment considéré comme dangereux.

Rapport du Service de sécurité incendie en main, le directeur général de la localité, Matthieu Levasseur, avance que le bâtiment inhabité depuis près de 30 ans n’est pas conforme aux normes de construction et représente un danger pour quiconque s’y aventurerait.

« La fondation est fissurée et il y a des accumulations d’eau fréquentes au sous-sol, ce qui pourrait affaiblir la structure. De plus, il n’y a pas d’électricité, la luminosité est insuffisante et il n’y a pas d’extincteur, bref les conditions gagnantes sont réunies pour qu’il y ait des blessés », suggère-t-il.

La municipalité a déposé une requête afin de demander la démolition du bâtiment et s’attend à être entendue cet hiver ou au printemps. D’ici là, elle s’est dite ouverte à tout projet sérieux qui permettrait la restauration du bâtiment.

« Nous ne sommes pas là pour nuire à un promoteur. Nous voulons tout simplement que ce soit conforme. Si quelqu’un dépose un projet sérieux avec des sources de financement, c’est sûr que nous écouterons », ajoute M. Levasseur.

La propriété est considérée en zone agricole et ne permet pas une vocation touristique pour le moment.

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