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[PHOTOS] L'histoire de l’aviation à Québec en 10 points

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L’aéroport international Jean-Lesage de Québec vient de compléter le plus important programme d’agrandissement de son histoire. Moyennant un investissement de 277 millions $, son aérogare est en voie de doubler sa superficie, notamment par l’adjonction de quatre nouvelles passerelles destinées aux liaisons internationales.

Ce vaste chantier est le dernier d’une série d’interventions qui, au fil des ans, a transformé l’aéroport d’une simple série de hangars en un complexe moderne, à la fine pointe de la technologie. Voici 10 faits peu connus sur l'histoire de l'aviation dans la capitale.

1. Le premier vol dans la capitale

Photo Courtoisie BAnQ

Il y a plus d’un siècle, le 26 août 1912, l’aviateur belge Georges Mestache effectue aux commandes de son monoplan Borel Morane le premier survol de Québec, dans le cadre de la présentation de la toute première exposition provinciale de Québec. Ce vol se déroule là où se dresse aujourd’hui le Centre Vidéotron, occupé à l’époque par l’Hippodrome de Québec.

2. L’aigle solitaire

Photo Courtoisie Wikimedia Commons

Grande visite à Québec en avril 1928, celle de Charles Lindbergh, le premier aviateur à avoir réussi la traversée de l’Atlantique, de New York à Paris. Il vient à Québec livrer un sérum expérimental développé par l’Institut Rockefeller de New York et pose son avion Curtiss sur les plaines d’Abraham, à l’arrière de l'actuel hôtel Le Concorde.

3. L’aérodrome du chemin Gouin

Photo Courtoisie

Aussi appelé aérodrome Saint-Louis, ce premier terrain d’aviation de Québec se trouve à proximité des actuels centres commerciaux de Sainte-Foy. Aménagé en 1929, il est fort rudimentaire: trois hangars de tôle et une piste recouverte de gazon. C’est là que le célèbre pilote Roméo Vachon lance son service de poste aérienne.

4. La passion du R-100

Photo Courtoisie BAnQ

En août 1930, le grand dirigeable britannique R-100 survole Québec, en route vers la base de Saint-Hubert où un pylône d’amarrage construit au coût astronomique d'un million de dollars l’attend. Célébré par la foule, chanté par la Bolduc, le passage du R-100 sera le seul puisqu’il est retiré des airs dès l’année suivante, après la destruction tragique de son jumeau, le R-101.

5. Un aéroport militaire

Ce n’est qu’à compter du 11 septembre 1941, en pleine guerre mondiale, que la capitale peut enfin compter sur un aéroport moderne, avec pistes pavées et tour de contrôle. Il s’agit de l’aéroport de la paroisse de L’Ancienne-Lorette, ancêtre des installations actuelles. Il a été construit dans le cadre du programme de formation des aviateurs du Commonwealth et on y dispense la formation des officiers-navigateurs et, un bref moment, les leçons élémentaires de pilotage.

6. Le sénateur volant

Photo Courtoisie

Dès 1942, L’Ancienne-Lorette accueille des vols commerciaux de la Dominion Skyways, intégrée plus tard aux lignes aériennes du Canadien Pacifique. Ce premier transporteur n’appartient à nul autre qu’Hartland Molson, membre de la célèbre famille de brasseurs montréalais. Pilote de Hawker Hurricane, blessé dans la célèbre bataille d’Angleterre de 1940, Molson deviendra sénateur et sera le président du Canadien de Montréal lors de leurs cinq saisons glorieuses des années 1956-1960.

7. Ottawa aux commandes

À la fin de la guerre, la gestion de l’aéroport est confiée à Transports Canada qui l’assumera pendant un demi-siècle et transformera les installations militaires en équipements civils. La première véritable aérogare inaugurée en 1957 est une copie conforme de celle construite à Saskatoon.

8. Les ailes du Québec

Photo Courtoisie collection Aéroport international Jean-Lesage

Dès 1947, Air Rimouski fait voler vers Québec ses appareils DC-3 et met fin au monopole du Canadien Pacifique. Rebaptisée Québecair en 1953, ses bimoteurs bleu et blanc desservent l’est du pays depuis l’aéroport de L’Ancienne-Lorette, qui devient Sainte-Foy, puis Québec au fil des fusions municipales.

9. La catastrophe de Sault-au-Cochon

Photo Courtoisie

Rarement aura-t-on parlé autant de l’aéroport de Québec que lors de l’attentat ourdi par Armand Guay et ses deux complices, Généreux Ruest et Marguerite Pitre. Le 9 septembre 1949, pour encaisser l’assurance sur la vie de son épouse contractée le matin même, Guay fait placer une bombe dans l’avion DC-3, qui décolle de l’aéroport de Québec, où elle prend place. Bilan: 23 morts et trois condamnations à mort, dont celle de Marguerite Pitre, la dernière femme exécutée par pendaison au Canada.

10. De grands visiteurs

Photo les archives, Serge Lapointe

En 1984, l’aéroport accueille le pape Jean-Paul II lors de sa visite pontificale au Canada. Le Souverain Pontife, fidèle à son habitude, embrasse le sol à sa descente de l’appareil DC-10 baptisé Le Bon Berger qui l'a amené à Québec. Autre visite spectaculaire, celle du président français François Mitterrand venu participer au Sommet de la francophonie de 1987 à bord du Concorde, le remarquable appareil supersonique franco-britannique aujourd’hui retiré des airs. Par ailleurs, pas moins de cinq présidents américains sont aussi passés par l’aéroport de Québec. Outre Ronald Reagan et George W. Bush, venus à Québec à bord d’Air Force One, les ex-présidents Richard Nixon, Bill Clinton et Jimmy Carter ont aussi visité la capitale lors d’activités privées, après leurs passages à la Maison-Blanche.


Texte de l’historien Denis Angers. Celui-ci présente l’émission hebdomadaire Des Chemins, des histoires sur les ondes de MAtv Québec. Il est aussi l’auteur du livre YQB, Québec à la conquête de l’air, disponible auprès des editionssylvainharvey.com.

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