Hydro-Québec blâmée pour la mort d’un ouvrier sur le chantier de La Romaine
4300 tonnes de roc lui étaient tombés dessus
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Hydro-Québec a été blâmée pour la chute de 4300 tonnes de roc sur la pelle hydraulique d’un travailleur sur le chantier de la Romaine il y a près d’un an.
Après le drame du 9 décembre 2016, cela avait pris deux semaines à la Société d’État avant de réussir à extirper le corps de Luc Arpin, 51 ans, de la carcasse de sa pelle en raison des dangers d’effondrement.
La Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité au travail a blâmé mercredi Hydro-Québec pour le décès du travailleur.
D’ailleurs, le frère de Luc Arpin, Daniel Arpin, n’exclut pas que la famille dépose une poursuite contre Hydro-Québec.
«Mon frère a travaillé dans le nord toute sa carrière. Il m’avait dit qu’il quittait le chantier dans quelques semaines pour se rapprocher de sa famille aux Escoumins», relate-t-il.
Rapport sévère
La CNESST a conclu que Hydro-Québec n’avait pas fait assez d’études géotechniques et qu’il n’y avait pas suffisamment de moyens en place pour éviter que les 4300 tonnes de roc ne s’effondrent sur le travailleur.
D’ailleurs, depuis l’accident, Hydro-Québec a revu ses façons de faire en matière de santé et sécurité au travail sur l’ensemble de ses chantiers du Québec.
«Des investigations du roc plus approfondies, avec une analyse de stabilité sur toute la hauteur de l’excavation aurait fait en sorte d’identifier au préalable le risque de chute d’un volume de roche», affirme la CNESST.
À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné à Hydro-Québec de faire des modifications à son programme de prévention des travaux d’excavation. Un constat d’infraction a aussi été remis à la société d’État, ainsi qu’à l’entreprise EBC inc.
Virage en santé-sécurité
Le décès de M. Arpin était le deuxième à survenir en 2016 au chantier La Romaine et le quatrième depuis 2009.
«On a compris que nous avions un problème au niveau de la culture en santé-sécurité», assure Serge Abergel.
Lors de l’inauguration de Romaine-3 en octobre, des travailleurs sur place avaient affirmé au Journal qu’il «ne se passait plus un jour sans que des constats d’infractions soient remis aux travailleurs fautifs».
Bernard Gauthier, qui agissait comme représentant syndical pour la FTQ construction au moment des évènements reconnait les améliorations apportées par Hydro-Québec, mais déplore que cela ait pris autant de temps.