Je me range du côté de Catherine
Aujourd’hui, je vous présente un exposé sur une actrice que j’aime et jadis très prolifique : Catherine Deneuve.
Elle a entre autres joué dans Dancer in the dark, le Dernier métro et Belle de jour. Malheureusement, aujourd’hui elle n’est plus belle de jour, ni de nuit, ni jamais, parce qu’avec le temps, son esprit a passé date et ça un esprit périmé, c’est turn off en mausus. Dommage pour elle, parce que contrairement à sa face, elle ne peut pas régler ce problème avec du Botox.
Tout récemment, Catherine est devenue la porte-étendard d’un manifeste qui défend la liberté de nous importuner, ce qui est selon elle, est indispensable à la liberté sexuelle.
Ça, en gros, ça veut dire que les hommes devraient pouvoir nous importuner, nous gêner, nous assaillir ou encore nous harceler, parce que j’ai regardé dans le dictionnaire pis c’est toutes et ce sont tous des synonymes.
Toujours dans la catégorie «à consommer avant la fin des années 60», Catherine pense que si on ne laisse pas le messieurs faire ça, ils seront brimés dans leur liberté.
Ça, c’est un peu comme quand une femme est opprimée dans ses droits fondamentaux en se faisant harceler, sauf que là, ce sont les hommes qui le sont s’ils n’ont pas le droit de nous suivre dans la rue jusque chez nous, par exemple.
Pour cette raison, tout le monde la critique aujourd’hui.
Bon, peut-être aussi parce qu’elle croit que le mouvement #MeToo n’est qu’une «vague purificatoire» qui «profite réellement aux extrémistes religieux» et que le féminisme «prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité».
Alors si Catherine Deneuve peut assumer haut et fort ses opinions à contre courant, je peux le faire moi aussi. Puisque tout le monde s’en prend à elle, moi je fais le contraire et je choisis de l’aider.
J’ai décidé de créer un mouvement pour éviter qu’elle continue à se mettre les pieds dans les plats en laissant des mots sortir de sa bouche. J’ai donc créé le #FermeTesBabinesCatherine.
Je lui ai aussi écrit une lettre qu'elle va probablement lire à cause de la crédibilité de mon mouvement. La voici :
Chère Catherine.
J’ai eu envie de m’adresser à toi pour t’aider à te remettre la pendule à l’heure, parce que là, tu sonnes tout croche. Si ça peut te rassurer, je suis bien consciente que quand t’es de la génération des horloges grand-père au lieu de celles des Apple Watch, ça arrive que tu dises des affaires un peu coucou.
Je t’aime beaucoup Catherine, mais présentement, ton discours est un peu à ton image. Un moment donné, les antiquités, faut arrêter d’essayer de les retaper et accepter de passer à autre chose. Si la sagesse vient avec l’âge, la sagesse, c’est aussi de savoir reconnaitre quand ton time is up. En attendant que tu laisses ta place à quelqu’un qui n’a pas des valeurs d’avant-guerre, je vais prendre le temps de t’expliquer quelques trucs que tu n’as peut-être pas compris.
1-Le féminisme, n’est pas un mouvement anti-homme. C’est sûr, le terme porte en lui-même une connotation féminine, mais quand on fait référence à l’histoire de l’humanité, on dit l’histoire de l’Homme, avec un grand «h». Il me semble que ce n’est pas si grave si on alloue un terme féminin à un seul mouvement, dans toute l’histoire de l’Homme?
2-Les femmes qui prennent parole ne veulent pas se victimiser. Elles essaient justement de se débarrasser de ce titre, qui représente très mal leur force, leur courage, et leur résilience.
3-Le mouvement #MeToo n’a rien d’excessif. Ce qui est excessif, en revanche, c’est la violence physique et psychologique, l’abus de pouvoir, les mariages forcés, l’inéquité, les insultes gratuites, la pression sociale, l’excision, le viol, et l’humiliation. Il n’y a pas de demi-mesure dans la dénonciation de la violence. Ce n’est pas pour rien, Catherine, que le hashtag c’est #MoiAussi, et pas #MoiAussiMaisPasTantQueÇa.
4-Effectivement, cruiser, ce n’est pas violer. Sauf qu’un moment donné Cathou, faut réfléchir. Quand mon osthéopathe m’a mis un genou sur une fouf pour me faire craquer le dos, je n’ai pas porté plainte. J’ai réfléchi. «Hum, c’est son travail. Il le fait de façon éthique et professionnelle, j’en reviens.» Si Polanski drogue et viole une fille, on peut aussi réfléchir pis se dire «Hum, il me semble que ça ne fait pas tout à fait partie de son travail, j’ai donc raison de dénoncer." (Même si toi tu trouves que le terme «viol» a toujours été un peu excessif.)
Mais à voir toutes les autres qui te soutiennent, je me dis que c’est surement juste le décalage horaire. Peut-être bien que le gros bon sens de 2018 n’est juste pas encore arrivé en France.
Ici, en tout cas, on travaille fort pour ne pas banaliser les violences sexuelles. Alors ne sois pas fâchée si en attendant que cette logique là se rende à vos oreilles, ma gang et moi on essaie de faire plus de bruit, pour vous enterrer.
►Vous pouvez entendre Rosalie Bonenfant sur les ondes du 107,3 Rouge tous les vendredis matins 7h30.