Douze mois de prison pour le motoneigiste Stéphane Girard
Son avocat estime la sentence sévère, mais ne croit pas pouvoir en appeler
Le motoneigiste Stéphane Girard, 44 ans, est condamné à 12 mois de prison pour sa sixième conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool.
En mars 2015 il avait été impliqué dans un accident de motoneige qui a coûté la vie à son compagnon, Michel Gagnon, 66 ans, dans un sentier de Lac-Kénogami.
Stéphane Girard avait tiré la motoneige en panne de la victime pendant qu’elle tenait les guidons pour la diriger. Michel Gagnon a été projeté dans une courbe, à basse vitesse, et la mort fut instantanée.
Stéphane Girard a été acquitté en juin 2017 d’avoir causé la mort de son compagnon au cours du même procès qui l’a reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies.
Le reconstitutionniste Pierre Girard, de la Sécurité publique de Saguenay, en était venu à la conclusion que la méthode employée pour tirer la motoneige est connue et utilisée fréquemment sans difficulté par de nombreux amateurs. Elle n’était pas la cause directe de la mort de la victime, elle-même en état d’ébriété.
Au moment des événements, Girard utilisait un antidémarreur éthylométrique sur sa camionnette en raison de sa condamnation, en 2009, à deux ans de prison pour une cinquième condamnation pour ivresse au volant.
RÉHABILITATION
Stéphane Girard avait espéré une sentence suspendue après deux mois et demi de détention préventive et une thérapie de 12 semaines qui avait pavé la voie à sa réhabilitation. Il était prêt à faire un don de 1000 dollars à l’organisme « Un Noël pas comme les autres », voué aux démunis.
Pendant les représentations sur sentence, il avait exprimé de la peine et des remords pour la perte de celui qu’il considérait comme son meilleur ami et un « deuxième père ».
Son avocat, Me Charles Cantin, voyait en son client une forme de rédemption. « C’est un rare cas de réhabilitation acquise », avait-il dit l’année dernière lors du procès. Il avait fait témoigner le frère de Girard qui lui fournit un toit et avait produit des attestations d’excellence au travail de la part de son employeur.
Le procureur de la Couronne, Me Sébastien Vallée, avait exigé une peine de deux ans de pénitencier en raison de la répétition des condamnations.
PAS D’APPEL
Mercredi, au palais de justice de Chicoutimi, Me Charles Cantin a qualifié la décision du juge de peine sévère.
« Ce qui a fait mal, c’est l’antécédent de 24 mois en 2009. C’est sévère, mais pas appelable ».