De propriétaire de salon de soins esthétiques à coach en gestion
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Claire Brochu a eu plusieurs vies professionnelles avant celle de coach en gestion qu’elle savoure en ce moment à l’aube de la soixantaine.
Pendant les 15 premières années de sa carrière, la Lavalloise a travaillé dans les ressources humaines pour des entreprises de services et manufacturières.
« Je me sentais plafonnée, alors j’ai bifurqué vers les soins esthétiques, dit-elle. Je n’avais pas de diplôme et je suis retournée aux études. » Elle aimait l’idée de prendre soin des gens, de créer des maquillages. Elle a lancé son salon.
« C’est là que j’ai pris goût à être mon propre patron », dit Mme Brochu.
Puis, après trois ans à la tête de sa petite entreprise, une séparation et deux jeunes enfants en garde partagée l’obligent à revoir ses plans.
À 37 ans, elle retourne dans les départements de ressources humaines.
Puis, dans la cinquantaine, une nouvelle crise professionnelle la frappe. « Qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je suis heureuse ? Est-ce que mon travail me comble ? »
nouvelle passion
« Le goût du coaching m’est venu par une connaissance », raconte Claire Brochu.
Elle suit une formation tout en travaillant à temps plein. Les enfants ont grandi et la conciliation est beaucoup plus facile. « J’ai développé une passion pour le développement du potentiel des gens. »
Parallèlement à cela, sa carrière prend un tournant. « J’ai accepté un autre emploi, comme directrice principale d’un labo pharmaceutique qui comptait plus de 250 employés syndiqués. »
Elle y met en pratique ses nouvelles connaissances en coaching.
Puis, une nouvelle précipite un nouveau changement.
« L’entreprise a vendu ses divisions. Il ne restait plus que 60 employés et on n’avait plus besoin de mes services. J’ai quitté mon emploi à la fin mai 2012. Ma mère était malade et je voulais prendre quelques mois pour m’occuper d’elle. »
Claire Brochu est alors dans la mi-cinquantaine. « C’est un âge avancé pour se trouver un emploi », dit cette spécialiste en ressources humaines qui en connaît un bout sur le sujet.
Longue attente
« J’en ai passé des entrevues d’embauche ! Soit ça ne fonctionnait pas pour moi ou pour l’employeur. Je sais ce que plusieurs pensent des gens de plus de 50 ans ! Combien de fois j’en ai entendu me dire : est-ce qu’ils vont nous coûter cher ? Est-ce qu’ils seront toujours malades ? Pourront-ils s’adapter à de nouvelles méthodes de travail ? »
C’est alors que l’idée de se mettre à son compte a commencé à germer dans sa tête. Pourquoi ne pas se lancer dans sa passion, le coaching ? « J’ai installé un bureau dans une des chambres de mes enfants, désormais adultes. J’y ai mis mon ordinateur, une imprimante... et j’ai attendu que le téléphone sonne. »
Il y a eu des mois de disette. Et des moments où Claire Brochu, un peu découragée, cherchait carrément un emploi.
« Il y avait des fins de mois plus serrés, raconte-t-elle. J’ai appris à économiser, vraiment. J’ai toujours aimé les produits de beauté. J’attendais désormais d’arriver au fond de mes bouteilles avant d’aller en acheter d’autres ! »
Mais elle n’a pas lâché. Tous les matins, elle était debout à 6 h 30 et assise devant son ordinateur une heure plus tard. Même si elle n’avait rien à faire.
« Ça a pris quatre ans avant que ça roule, dit-elle. Il a fallu que je fasse du réseautage, même si je ne suis pas une personne qui se met de l’avant, qui donne sa carte professionnelle à tout le monde. Je n’en avais jamais eu besoin. Et il y a eu du bouche-à-oreille. Les gens ont aimé leur expérience, ils me rappelaient ou me recommandaient. »
Elle aime la qualité de vie que lui procure son statut d’entrepreneur. « On est son propre patron, on fait son horaire comme on l’entend. Je peux travailler un week-end et prendre congé le mardi suivant. Mais aussi, ça m’apporte énormément, tant sur le plan professionnel que personnel. »
La prochaine étape ? Peut-être acquérir une nouvelle expertise en coaching... pour les 50 ans et plus !