Le gouvernement du Québec devrait uniquement correspondre en français, réclament les partis souverainistes
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QUÉBEC | Les partis souverainistes à Québec et Ottawa ont appuyé mardi une pétition qui somme le gouvernement Couillard d’obliger l’État québécois à communiquer uniquement en français avec les autres gouvernements et les entreprises établies au Québec.
Cette disposition est inscrite dans l’article 1 de la Loi modifiant la Charte de la langue française, mais l’article n’est jamais entré en vigueur, a déploré la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), à l’origine de la pétition.
«Cela fait plus de 15 ans que l’Assemblée nationale, à l’unanimité, a adopté cette disposition. Le gouvernement, à qui on avait confié la tâche de mettre en vigueur cette disposition, n’a pas exécuté la tâche que lui avait confiée le législateur», a indiqué Maxime Laporte, président de la SSJB.
Toujours selon M. Laporte, ce «bilinguisme institutionnel» est «l’un des principaux facteurs d’anglicisation au Québec».
«Si notre propre gouvernement ne respecte pas le statut de la langue officielle, comment voulez-vous que nos frères et sœurs allophones, les nouveaux arrivants, qui joignent notre aventure collective, accordent toute l’importance qu’il se doit à la langue française?» a-t-il ajouté.
«Pissous»
La porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, a quant à elle déploré le manque de courage du gouvernement libéral dans le dossier. «Pour QS, c’est d’une évidence: le Québec, c’est en français. Il y a une loi qui dit très bien ce qu’il faut faire. Mais on a des gouvernements pissous, qui n’ont pas assumé la responsabilité de l’article 1 de la loi 104», a indiqué Mme Massé.
Le député péquiste Maka Kotto a quant à lui préciser qu’il ne s’agit pas de «déclarer la guerre» au «bilinguisme individuel», mais plutôt au «bilinguisme institutionnel».
Obstacle à un avancement professionnel
De son côté, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) croit que la situation actuelle a pour effet de pénaliser les travailleurs unilingues francophones de l’État québécois. «Pour des personnes ne maîtrisant pas l’anglais, ç’a eu des répercussions sur leur avancement ou leur possibilité d’occuper certains postes», a indiqué Christian Daigle, président du SFPQ.
«Leur évaluation annuelle en dépend, et leur avancement d’échelon en dépend aussi, et ainsi de suite», a-t-il ajouté.
Questionné en chambre, le gouvernement Couillard a renvoyé la balle au Parti québécois, l’accusant d’être lui-même resté inactif lors de son bref passage au pouvoir, entre 2012 et 2014.
«Le Parti québécois s'est retrouvé quand même 18 mois au gouvernement et n'a pas non plus fait avancer ce dossier», a affirmé la ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Marie Montpetit.
La pétition est lancée quelques jours après que la SSJB a institué une poursuite contre le gouvernement du Québec pour que soit appliqué l’article 1 de la loi 104.