La finance islamique dévoilée : voici comment ça fonctionne
La finance islamique, comme son nom l’indique, c’est la finance qui te coute un bras. Non, je rigole. C’est plutôt une certaine manière d’investir et d’opérer des transactions financières, en suivant les valeurs musulmanes.
D’abord, elle se base sur la responsabilité sociale liée à l’investissement. Ça revient à dire que ce n’est pas tout placement qui rapporte de l’argent qui est bon. Il faut concilier rentabilité financière et résultats concrets du projet.
À cela s’ajoute l’interdiction de l’intérêt et l’obligation d’investissement sur des actifs tangibles, réels. En théorie, la finance islamique défend de demander un surplus sur un prêt (des intérêts). En théorie seulement, parce que les banques islamiques se débrouillent pour contourner l’interdiction et se faire des marges. Ça reste des banques, tsé.
Par exemple, l’un des systèmes, appelé la mourabaha, consiste en une double-vente. En gros, si tu veux te procurer une voiture qui coute 20 000 $, au lieu de t'octroyer un prêt avec intérêts, ton institution l’achète et te la revend à 22 000 $ que tu payes en une série de versements.
Concrètement, la banque fait une marge de 10 %, mais ça ne constitue pas vraiment de l’intérêt et ça reste adossé à un actif tangible.
Aussi, Allah, le Big Papa, a demandé qu’il n’y ait pas de spéculation. Donc parier contre les hypothèques des petites gens pour se faire des millions sur leur dos pendant qu’ils se retrouvent à la rue, c’est pas possible. Logique, non?
Après, tu ne peux pas investir dans le porc, l’alcool, la porno, les sex-shops, le pot, l’armement ou dans les jeux de hasard. Faut que tu investisses Halal.
Pour s'assurer que ces règles sont respectées, toute structure de finance islamique met en place un comité de conformité Shari'a. Composé de docteurs en Islam, il a pour mission de certifier que les transactions sont Halal.
Mais je vais te dire franchement, je ne suis pas sûr que les princes saoudiens respectent la finance islamique à la lettre. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’ils respectent quoi que ce soit d’islamique à la lettre.
La finance islamique représente surtout plus de 2000 milliards de dollars, soit 1 % de la finance mondiale à elle seule.
Au final, l’argent n’a pas d’odeur. Encore moins de religion.