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S'ouvrir à la discussion entre les générations

S'ouvrir à la discussion entre les générations
https://www.grandparents.com/family-and-relationships/mother-in-law-daughter-in-law/how-to-get-along-with-your-daugher-in-law


 

Heille la, faut qu’on jase. Tu te plaignais en fin de semaine que personne aime ta façon d’être une maman. Que pendant ta fin de semaine en famille élargie, tes beaux-parents ont passé leur temps sur ton dos, jugeant tout ce que tu faisais.

 

À chaque geste que tu posais, ils te submergeaient de questions invasives sur tes choix de maman, remettant en question ton désir de porter ton bébé, de lui donner le biberon, de l’endormir dans tes bras. T’avais l’impression qu’ils te jugeaient, à chaque suggestion qu’ils te faisaient : tu devrais le laisser pleurer un peu, c’est bon pour ses poumons!

T’es repartie de là, ben découragée et disons-le : en beau maudit. De quel droit ils se permettent de te juger, hein? Qui c’est qui leur a dit que c’était correct de te bombarder de même de questions sur tout ce que tu fais? Pis pourquoi ils te laissent pas faire ce que tu veux, c’est toi la mère, après tout?

C’est une situation qu’on voit souvent, aussi, sur les réseaux sociaux. J’ai l’impression qu’on a tendance à être promptes pour crier au scandale scandaleux et à la persécution.

Si on essayait de voir les choses autrement? Après tout, on fait de notre mieux pour être bienveillant envers nos enfants. On pourrait essayer de l’être envers nos parents, aussi?

Quand ta belle-mère te pose mille questions sur la réalité des parents d’aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a plus de réelle curiosité qu’un désir de juger. C’est vrai qu’il y a pas mal d’eau qui a coulé sous les ponts, depuis les cinquante dernières années!

On s’entend que même toi, ya des chances que tu aies un souvenir de ta sœur dans le moïse, sur le banc arrière du char, ton frère de trois ans à ses côtés, pas attaché, la porte pas de child lock; toi assise entre tes parents, sur la banquette avant, les jambes écartées des deux bords du bras de vitesse; ton père qui conduit, une top à la bouche, pis son six pack de Laurentide tablette entre les jambes de ta mère.

Ça doit être légèrement déstabilisant, quand t’as pas eu besoin de mettre à jour tes connaissances parentales depuis une vingtaine d’années, de te rendre compte que maintenant, les parents ne peuvent pas sortir de l’hôpital sans avoir d’abord fait approuver leur dispositif de déplacement!

J’ai le feeling que sous ces nombreuses questions se cachent plus souvent qu’à notre perception un intérêt sincère envers nos nouvelles méthodes et un désir de comprendre les différences entre les deux époques.

Je me dis que si on prenait la peine de répondre sans s’offusquer, au lieu de partir un débat, on nourrirait peut-être un échange bénéfique entre les deux générations de parents qui entourent nos enfants.

De prendre le temps de répondre patiemment à nos parents pourrait devenir une opportunité de réfléchir plus loin à nos décisions qui, avouons-le, sont souvent plus instinctives que réfléchies. Mais à force de discuter, parfois, on porte un regard nouveau sur notre réalité.

On m’a souvent demandé pourquoi je m’obstinais à bercer mon deuxième, qui ne dormait pas plus de deux heures d’affilées jusqu’à son troisième anniversaire. C’était l’incompréhension totale de la part des grands-parents de voir que mon chum et moi ne le laissions pas pleurer, alors qu’on était de toute évidence épuisés. « Nos mères nous ont laissé pleurer, nous autres, pis on en est pas morts. »

Ça serait un méchant gros mensonge d’essayer de te faire croire que j’ai jamais viré rouge fluo de me faire dire ça, mais les fois ou j’ai réussi à garder mon calme au lieu de hurler à la persécution, ont souvent été une opportunité pour moi de pousser ma réflexion plus loin. Comme si je réfléchissais à mes motivations de répondre à ce besoin d’attention de mon enfant, en les expliquant à ma mère.

Ça m’a comme groundée, pis donné la force de continuer. Parce qu’à chaque fois que j’avais l’impression de devoir me justifier, mon argumentaire se faisait aussi contre les doutes qui grandissaient en moi.

De devoir donner des explications sur mes motivations, me redonnait de la motivation, en somme!

Ça devient fatiguant en titi, de toujours débattre de nos choix en société, ce bras de fer intergénérationnel.  Mais il me semble que si on prenait le temps d’avoir les discussions qui nous sont proposées, on pourrait construire un pont entre les générations. Ça veut pas dire que ta belle-mère trouverait moins bizarre le fait que tu aies choisi de faire l’éviction de tous les produits contenant du lait de vache, mais peut-être que si elle comprenait tes motivations, elle serait plus ouverte à te préparer du gâteau sans allergènes?

Parce que quand on prend le temps de parler calmement, souvent, on dissipe le jugement!







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