Portraits de jeunes qui ont des REER et placements depuis l'adolescence
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Selon une récente étude canadienne, seulement 8 % des 18-24 ans perçoivent l’épargne-retraite comme une préoccupation financière importante.
Nous sommes donc allés rencontrer quatre jeunes qui épargnent afin de comprendre ce qui les motive à placer de l'argent et même planifier leur très lointaine retraite.
Olivier (26 ans) : des actions et des REER pour devenir proprio
«Dès ma première job à 16 ans, ma mère me forçait à mettre 400 $ par année dans un REER. Je pensais que c’était inutile et plate, mais je l’écoutais quand même. Maintenant, je trouve que ça l’a ben du bon sens!»
En devenant vendeur chez Apple à 20 ans, il a diversifié ses placements avec le programme d’achat d’actions de son employeur.
Curieux des profits pouvant être générés par l’acquisition de ces parts, il a décidé d'y consacrer 10 % de sa paie. Cela lui a permis de s’intéresser et de comprendre le marché boursier.
«C’était vraiment tripant de voir comment mon argent fluctuait chaque mois.» Olivier a été patient et a cotisé pour environ 4500 $ dans l’entreprise sur quatre ans. Il a récemment vendu toutes ses parts pour un gain net de plus de 7000 $ dollars.
Il concentre dorénavant ses efforts d’épargne vers l’accumulation d’une somme pour l’achat d’un condo. Il compte utiliser le RAP (Régime d’accession à la propriété) qui lui permettra d’emprunter à son REER pour compléter sa mise de fonds sans devoir payer d'impôt.
Véronique (23 ans) : Pour se protéger en tant que travailleuse autonome
Véronique, directrice de production, pense que les jeunes manquent d’éducation concernant l’épargne «Je savais que je serais travailleuse autonome toute ma vie et il me manquait d’outils, comme beaucoup de jeunes, pour bien m’orienter».
À 20 ans, elle a donc décidé de consulter un conseiller financier, qui l’a dirigée vers le REER. «Pour moi, c’était mieux qu’un CELI parce que je pouvais sauver de l’impôt et mettre de l’argent de côté pour m’acheter une maison.»
Gabriel (22 ans) : Pour pallier les aléas de la vie d'artiste
Figure populaire du web depuis qu’il a 16 ans, Gab Joncas est repéré par les producteurs de Musique Plus en 2015.
«Je ne pensais jamais que je ferais le saut du web à la télé aussi rapidement», confie-t-il. «Quand ils m’ont appelé, j’ai tout de suite accepté.»
Six mois après la fin de sa première expérience télévisuelle, la chaîne lui a proposé un contrat pour animer une quotidienne. Le youtubeur touchait 1200 $ par journée de tournage sur 18 semaines.
Loin de lui l’idée de dissiper cet argent rapidement, Gabriel a opté de placer son butin. «Mes parents m’ont conseillé d’en mettre le plus possible dans un CELI. Ça fait maintenant trois ans que j’y contribue.»
Depuis deux ans, le membre de l’Union des artistes consacre 10 % de l’argent gagné grâce à ses contrats dans un REER. «Le milieu culturel étant ce qu’il est, je ne voulais pas arriver à un âge avancé sans back up.»
Il faut dire qu’il n’est pas quelqu’un de très dépensier. Mis à part un voyage à Paris, sa plus grande folie financière à vie a été de s’acheter une caméra à 3000 $.
«Je fais attention, mais je ne me prive pas pour autant. Si j’ai envie d’aller au resto ou de payer des verres à mes amis, je ne me gêne pas.»
Charlotte (22 ans) : économiser a bien meilleur goût
Charlotte a déjà épargné près de 100 000 $.
Bien qu’un peu moins de la moitié de cette somme provienne d'un héritage, la jeune femme a réussi à économiser d’elle-même plus de 50 000 $. «Quand j’étais au primaire, mes parents me donnaient 5 $ par semaine que je gardais précieusement et ne dépensais sous aucun prétexte.»
Au cégep, Charlotte trimait dur pour se mettre un maximum d’économies dans un CELI. «Dès mes 18 ans, j’ai travaillé comme serveuse les jeudis, vendredis et samedis, donc je n’avais pas vraiment l’occasion de flamber mon salaire dans les sorties.»
Pour elle, dilapider son argent dans les bars est insensé. «Je ne comprends pas les gens qui dépensent dans des niaiseries au lieu d’investir dans ce qui est important».
Aujourd’hui, la figurante professionnelle et rédactrice à la pige ne fait toujours pas de folies avec son argent.
«Comme une vraie adulte, j’attends de payer mes impôts et je mets ensuite tout le surplus dans mon CELI.»
«On peut tous faire de bons choix. Moi, c’est ce que j’ai fait.»