Congrès de l’ACFAS: les polluants d’ozone en hausse
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NDLR : Des centaines de chercheurs québécois présentent cette semaine le fruit de leurs découvertes au 86e congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), qui se tient à l’Université du Québec à Chicoutimi.
SAGUENAY | Les polluants d’ozone ont augmenté de 50 % dans l’air au Québec ces dernières années, ce qui alimente la présence de smog dans les villes et les problèmes respiratoires.
« On voit qu’il y a une détérioration », souligne Jean-Philippe Gilbert, du département de géographie de l’Université Laval et auteur de l’étude.
« Il y a de plus en plus de polluants d’ozone qui se retrouvent sur le territoire du Québec. Il y a une bonne augmentation des concentrations depuis les années 1990 ».
Le phénomène irréversible inquiète les chercheurs en raison de sa nuisance pour la qualité de l’air et la santé humaine.
« L’ozone va avoir un impact respiratoire chez les gens, principalement chez les personnes plus âgées », relate le chercheur qui présentera les résultats d’une étude, mercredi, au congrès de l’ACFAS.
« L’ozone est également un élément important du smog en été et même parfois en hiver », explique M. Gilbert.
Changements climatiques
La substance polluante augmente dans l’air en raison des changements climatiques. Mais aussi, paradoxalement, à cause des voitures à essence qui se veulent moins polluantes.
Ces voitures permettent de réduire les oxydes d’azote qui nuisent considérablement à l’environnement, mais ont également pour effet d’augmenter l’ozone dans l’air.
« Mais, même si on réduisait le nombre de véhicules sur les routes du Québec, on ne verrait pas une grosse diminution de l’ozone puisqu’un des plus gros facteurs de l’ozone troposphérique du Québec provient de la circulation de l’ozone stratosphérique. Ce dernier augmente en raison des changements climatiques », signale l’expert, indiquant qu’il est pratiquement impossible d’inverser la tendance.
« C’est quelque chose qui m’inquiète, oui. (...) Pour les épisodes de smog, nous allons devoir travailler de concert avec les acteurs de la santé publique pour prévenir ces vagues de chaleur. On ne peut pas empêcher les vagues de chaleur, mais il faut informer la population et prendre des mesures pour se protéger », dit M. Gilbert.
Particules fines
L’expert et ses acolytes ont également testé d’autres substances dangereuses pour l’humain, comme les particules fines créées par les voitures, les cheminées et les feux de forêt.
Bonne nouvelle, la présence de ces particules fines a légèrement diminué.
« Grosso modo, la qualité de l’air est bonne au Québec. Surtout si on se compare à des pays comme la Chine et l’Inde », admet le chercheur.