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Il fallait faire sortir «le méchant», disait le pasteur Guillot

pasteur tortionnaire
Photo d’archives, Simon Clark


Au tournant des années 2000, le pasteur Claude Guillot invitait les parents de son Église à donner la correction physique à leurs enfants avec la palette de bois et cette dernière ne devait pas « que faire peur », mais bien « faire mal » pour faire sortir « le méchant ».

Cette parole, Éric (prénom fictif), qui était tout jeune lorsqu’il a commencé à fréquenter l’Église évangélique baptiste de Québec-Est, dit l’avoir entendue de la bouche du pasteur accusé d’avoir posé des gestes de violence à l’égard de six enfants.

S’il ne fait pas partie de ces présumées victimes qui auraient été battues, harcelées ou séquestrées, ses yeux d’enfants et d’adolescents, eux, ont vu la mainmise que l’homme d’Église avait sur ses fidèles et la discipline de fer imposée par ce dernier dans « l’école » qu’il opérait dans le quartier Chauveau à Québec.

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À l’école du pasteur Claude Guillot, tous n’avaient pas droit au même repas. Courtoisie police de Québec

Une tranche de pain

« Il y avait là un garçon, Simon [prénom fictif], plus jeune que moi. Lui, je ne sais pas pourquoi, mais il était toujours en discipline », a-t-il raconté pendant que défilaient sur l’écran du tribunal des photos prises à l’époque de « l’école » au sous-sol.

Sur l’une d’elles, on y voit Éric et ses camarades déguster un repas. Si la plupart semblent manger de la viande et des pommes de terres en purée, Simon, lui, n’a qu’une tranche de pain à se mettre sous la dent.

« J’ai souvenir de le voir manger du pain seul ou avec du beurre de peanuts... parfois, ce n’était que des toasts Melba pendant que nous, on mangeait nos repas », a-t-il précisé en ajoutant que, du plus loin qu’il se souvienne, Simon avait toujours été mis de côté.

« Vers l’âge de 16 ou 17 ans, j’ai eu des désirs sexuels comme tout adolescent, mais comme on enseignait que c’était mal et péché, j’en ai parlé à Claude Guillot pour essayer de combattre ce phénomène-là. C’est à ce moment que je suis devenu un cas à problème », a-t-il dit. Des jours entiers, il devait lire la bible et, à la maison, il voyait ses repas être coupés. 







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