Gracié par les libéraux: Pierre Paradis évite une pénalité de 25 000 $
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Gracié par les libéraux, le député indépendant Pierre Paradis échappe à une sanction de 25 000 $ pour mauvaise utilisation des fonds publics.
Les élus du gouvernement Couillard ont voté jeudi contre les recommandations de la commissaire à l’éthique, qui a sévèrement blâmé l’ex-ministre libéral pour avoir favorisé les intérêts de sa fille et son gendre avec son allocation de logement à Québec.
La commissaire sort de sa réserve
S’appuyant sur un avis juridique externe commandé pour contre-vérifier le travail de Me Ariane Mignolet, le leader parlementaire libéral Jean-Marc Fournier a dit vouloir éviter de commettre « une injustice ».
Dans un geste très inhabituel, la commissaire à l’éthique est sortie de sa réserve. Elle a accusé le ministre Fournier d’avoir porté atteinte à l’institution qu’elle représente en remettant en question les conclusions de son rapport.
Elle a rappelé que les élus se sont donné un Code d’éthique et ont confié à une « personne indépendante et impartiale nommée aux deux tiers des membres de l’Assemblée nationale la seule compétence pour interpréter ses dispositions dans le cadre d’une enquête ».
Les menaces de Paradis ?
Les partis d’opposition, qui ont appuyé le rapport Mignolet, ont condamné le coup de pouce des libéraux à leur ancien collègue. Le chef péquiste Jean-François Lisée soupçonne même le gouvernement d’avoir cédé aux menaces de Pierre Paradis.
Dans une lettre transmise aux élus de l’Assemblée nationale, le député de Brome-Missisquoi souligne que les parlementaires ont un devoir de mémoire. « Après 37 ans à servir comme député, j’entends honorer ce devoir de mémoire. Que ce soit comme candidat ou autrement, j’entends participer à la prochaine campagne électorale », écrit-il à ses pairs.
Pour M. Lisée, c’est clairement du chantage : « Il y a un député libéral qui a utilisé son allocation logement pour payer la totalité de l’hypothèque de sa fille et de son gendre [...] Les députés libéraux trouvent ça parfaitement éthique ? Je ne le crois pas. Ce que je sais, par contre, c’est que le député en question a dit : “Si vous ne votez pas de mon bord, j’ai 37 ans de secrets libéraux à révéler pendant la campagne électorale !” »