Une demande de recours civil déposée contre Claude Guillot
Coup d'oeil sur cet article
En plus d’avoir porté plainte au criminel, les présumées victimes qui ont croisé sur leur route le pasteur Claude Guillot entre les années 1982 et 2014 ont signifié, vendredi, une demande pour intenter un recours collectif contre l’homme aujourd’hui âgé de 67 ans.
Ce recours déposé par l’un des enfants présumément maltraités par le pasteur évangélique baptiste vise l’ensemble des « personnes ou successions de personnes décédées qui ont été victimes d’abus physiques et psychologiques » de la part de l’homme d’église.
Entre les années 1982 et 1984, Guillot a agi en tant que directeur de l’école La Bonne Semence à Victoriaville, alors administrée par l’Église Baptiste Évangélique.
Technique « démesurée »
À la suite de son congédiement, l’homme a établi ses pénates dans une maison du quartier Chauveau, à Québec, où il a poursuivi « la formation » de jeunes garçons qui lui étaient confiés.
Séances d’humiliation, copies et compositions sans fin, privations de repas, corrections physiques, exercices matinaux composés de squats et de push-ups, et rangements « minutés » du sous-sol qui servait de dortoir auraient alors été utilisés pour remettre les enfants « sur le droit chemin ».
Une technique « totalement injustifiée et démesurée », selon la demande de recours, « par rapport à ce qui était reproché aux enfants, par exemple : s’être rongé les ongles, se retourner à son pupitre ou avoir les lacets détachés ».
À la suite d’une dénonciation policière, Guillot a été accusé au criminel et depuis deux semaines, il subit son procès, faisant face à 22 chefs d’accusation, soit pour harcèlement, voies de fait armées, voies de fait causant des lésions, entrave à la justice et séquestration.
D’autres églises également visées
En plus du pasteur Guillot, la demande de recours vise aussi l’Église Baptiste Évangélique de Victoriaville, l’Église Évangélique Baptiste de Québec-Est et l’Association d’Églises Baptistes Évangéliques au Québec.
Selon l’action déposée devant la cour, ces organisations, en plus d’avoir soutenu et protégé le pasteur Guillot, « ont manqué à leur devoir de protéger les enfants ainsi que de dénoncer aux autorités les comportements abusifs, de sorte que les abus se sont poursuivis sur plus de 30 ans ».
Pour lui-même, le requérant réclame la somme de 2 M$ et il demande au tribunal de « condamner les défendeurs solidairement à payer une somme globale à être déterminée par la cour à titre de dommages-intérêts punitifs et exemplaires ».