Djokovic, le mal-aimé
Coup d'oeil sur cet article
WIMBLEDON | On a eu droit à deux belles semaines de tennis à Wimbledon. Il a fait un temps exceptionnellement chaud et sec.
C’est à peine s’il y a eu quelques gouttes de pluie. Les Anglais sont un brin désemparés puisque leurs belles pelouses sont jaunies comme jamais tandis que les fleurs meurent de soif.
Les joueurs et joueuses en ont sué un bon coup sur les 18 courts du All England Club, surtout les Kevin Anderson, John Isner, Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic et autres qui ont été forcés de disputer des matchs marathons de cinq manches sans bris d’égalité à la fin, une formule qui est sérieusement remise en question par tout le monde à Wimbledon.
« Les hommes, comme les femmes, devraient même s’en tenir à des matchs 2 de 3, écrivait la légendaire Billie Jean King dans sa chronique parue lundi dans le Times de Londres. Il serait plus facile pour les amateurs de suivre l’action. »
Les Britanniques ont pu assister à de grands matchs. Les duels que se sont livrés Nadal et Juan Martin del Potro, Nadal et Djokovic et, enfin, cet affrontement en quart de finale entre Roger Federer et Kevin Anderson quand, pour une rare fois dans sa carrière, le Suisse a laissé filer une avance de 2-0.
Préférences
Le public londonien n’a pas caché ses préférences durant le tournoi, une fois que les joueurs locaux ont été éliminés.
Les gens souhaitaient que Serena Williams souligne son retour en force, dix mois après la naissance de sa fille, en étant couronnée une fois de plus la reine de Wimbledon.
La discrète Angelique Kerber est toutefois venue gâcher la fête samedi en l’emportant facilement, devenant la première Allemande à triompher à Wimbledon depuis Steffi Graf en 1996.
Une ambiance particulière régnait dimanche sur le court central pour la finale masculine. On aurait dit que les amateurs souhaitaient assister à la victoire du négligé, le Sud-Africain Kevin Anderson, qui a eu droit à des encouragements bruyants lorsqu’il a mieux joué au cours de la troisième manche. Djokovic a même dû demander à l’arbitre de rappeler à la foule de « se calmer un peu le pompon ».
Djokovic est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire et pourtant, il semble avoir de la misère à se faire aimer du public. Il est vrai que le Serbe de 31 ans ne possède pas le charisme et le magnétisme de Federer. Il n’a pas non plus le côté spectaculaire d’un Nadal, qu’on aurait aimé retrouver en finale contre Federer.
Mais lorsqu’on examine le palmarès de Djokovic, 13 fois couronné champion dans des tournois du Grand Chelem, dont quatre titres à Wimbledon, il mériterait d’être mieux apprécié du public.
Son retour en forme est une excellente chose pour le tennis masculin. On a bien hâte de voir si les trois ténors seront présents au tournoi de la Coupe Rogers le mois prochain à Toronto ou s’ils jugeront nécessaire de prendre une pause estivale en vue de leur participation aux Internationaux de tennis des États-Unis à la fin d’août.