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Portraits: ces jeunes qui sont retournés à l'école après une longue absence

Portraits: ces jeunes qui sont retournés à l'école après une longue absence

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Retourner aux études, à quelque niveau que ce soit, représente un grand défi d’adaptation. Bien que cette réalité comporte son lot d’embûches, le jeu en vaut généralement la chandelle.

Voici les portraits de jeunes à qui l’expérience a été bénéfique, en espérant que cela puisse rassurer ceux qui souhaitent retourner aux études, mais hésitent encore.

 

MYLAINE, 33 ANS

Mylaine a un parcours scolaire peu commun. Elle a délaissé les bancs d’école en cinquième secondaire, avant d’obtenir son diplôme.

Elle a cumulé les «jobines» jusqu’à ce qu’une opportunité d’emploi plus lucratif la pousse à terminer les quelques cours qui lui manquaient pour obtenir son DES. Elle a obtenu le poste en question, qu'elle occupe aujourd'hui depuis 10 ans.

C’est le premier d’une série de voyages en Haïti qui l'a amenée à s'interroger sur son parcours. «Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie bien en tant que personne. Le bien-être que j’ai vécu m’a vraiment motivé à repenser à ma vie.»

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Crédit : Mylaine

 

Rentrée au Québec, elle décide de redéfinir sa trajectoire et de s’inscrire au cégep en architecture. Elle a alors 30 ans.

Mylaine s'intègre facilement, sa différence d’âge avec les autres élèves lui conférant un rôle de «grande sœur».

Elle relève de beaux défis et excelle. «J’aime ce que j’apprends. Mes cours de base sont vraiment intéressants. La philo, l’écriture et la littérature, plus jeune, ça ne m’aurait jamais intéressée. J’ai aussi des cours de sciences et ça me fait sentir bien de voir que je suis capable de les réussir.»

Elle ne voit que des avantages à son retour aux études. Elle se connaît bien et se concentre sur ses objectifs.

Son seul stress par rapport à ce grand saut est l’argent. Elle sait qu’il se fera plus rare, mais elle a droit aux prêts et bourses et elle continue à travailler à temps partiel.

Elle vit au jour le jour et parvient à joindre les deux bouts. «Je suis pauvre, mais je suis heureuse!»

Son conseil: «Fonce! Where there’s a will, there’s a way!»

 

ROXANNE, 27 ANS

Saguenéenne d’origine, Roxanne est partie s’installer au Mexique en 2012, en quête de nouvelles aventures.

N’étant pas satisfaite de sa situation professionnelle, elle fait le choix, à l’automne 2017, de revenir en terre québécoise pour obtenir un baccalauréat en urbanisme.

Le défi est double: changer de pays et faire un retour aux études.

Au Mexique, elle communiquait principalement en espagnol, mais aussi en anglais, puisqu’elle donnait des cours en ligne aux hispanophones voulant apprendre la langue de Shakespeare.

La barre est donc haute, car un retour à l'université signifie beaucoup de rédaction et de lecture en français.

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Crédit : Roxanne Munger

 

C’est à l’hiver 2018, après avoir quitté les bancs d’école depuis six ans, qu’elle entame sa première session universitaire.

Le premier mois n’est pas sans difficultés. «Je m’asseyais devant mon ordinateur pour faire un travail et les mots ne sortaient pas. Je devais lire des articles scientifiques pour faire mes travaux, mais quand ça fait cinq ans que tu n’as pas lu ce genre de texte, c’est vraiment dur à comprendre.»

Il lui est également difficile de s’adapter au train de vie étudiant, bien différent de celui qu'ont ses amis de son âge: «Je suis la seule personne de mon entourage qui commence un bac à 26 ans. Je ne peux pas sortir autant, je fais moins d’argent. Tout le monde est dans sa vie d’adulte et je retombe dans le rythme de vie de quelqu’un qui a 20 ans.»

Son budget est considérablement réduit puisqu’elle doit quitter son emploi pour se concentrer sur son projet scolaire. Heureusement, elle a droit, elle aussi, aux prêts et bourses.

Malgré ce départ difficile, elle arrive à s’en sortir et à se remettre rapidement dans le bain.

Bien que la nostalgie l’envahisse encore à certains moments, elle ne regrette pas. Son retour au Québec et aux études est assurément un bon choix pour elle et pour son avenir.

Son conseil: «Ne te prends PAS le maximum de cours que tu peux. Tu te mets déjà sur les épaules de retourner à l’école, donne-toi une chance.»


ALEXANDRE, 33 ANS

Alexandre avait déjà une carrière en tant que timonier dans la marine marchande avant de retourner aux études. Il touchait un bon salaire et avait de bonnes conditions de travail.

Geek de nature, il aime lire, jouer et, surtout, résoudre des casse-têtes (littéralement et figurativement).

Son travail ne lui permettait malheureusement pas d’utiliser cette créativité.

«Je n’étais pas vraiment heureux dans ce que je faisais. J’étais tout le temps parti, je n’aimais pas la vie de bateau et mon travail était vraiment répétitif. Ça ne me laissait pas être créatif.»

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Crédit: Alexandre

 

Il souhaitait se réorienter vers un métier qui lui permettrait à la fois d'exercer ses aptitudes et d’avoir un bon train de vie.

Il s’inscrit à un cours pour obtenir ses «maths fortes», avant d’entrer au cégep à 27 ans. Il est ensuite accepté à l’École de technologie supérieure en génie logiciel.

Pour lui, la transition du mode de vie de marin à celui d’étudiant à temps plein est aisée: «J’adore le changement, je n’aime pas rester dans la même routine, donc le plus facile, ça a été de me lancer.»

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Crédit : Alexandre

 

Il lui a par contre été plus difficile de changer de niveau de vie. Il doit s'habituer à vivre avec des revenus beaucoup plus minces qu'auparavant. Malgré sa tendance aux dépenses folles, il est capable de gérer son argent.

Son conseil: «Fais-toi un budget et l’autodiscipline! Si j’avais fait ça dès le départ, la transition entre travail à temps plein et études à temps plein aurait été moins drastique.»

Et vous, seriez-vous prêt à faire ce grand saut?

 

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