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Des leaders qui inspirent

Sophie D’Amours,  rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir.
Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir. Photo Pascal Huot


Même chez les femmes les plus douées et compétentes au profil quasi parfait, le parcours professionnel vers le sommet est encore parsemé d’embûches. Des battantes à la feuille de route inspirante s’impliquent pour combattre ce phénomène.

Afin de jaser de ces freins à l’ambition chez les femmes québécoises, qui s’expliquent de multiples façons, je me suis donc retrouvée à la même table que des dirigeantes fonceuses et ambitieuses provenant de divers milieux.

Sophie D’Amours,  rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir.
Photo Pascal Huot

Leur feuille de route est impressionnante, et elles veulent partager leur vécu avec les plus jeunes, dans l’espoir de les pousser à leur tour vers le sommet. Il s’agit de Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, Sophie Brochu, présidente et chef de la direction chez Énergir, Marie-Huguette Cormier, vice-présidente Ressources humaines et communications chez Desjardins, Olga Farman, associée directrice chez Norton Rose Fulbright, et Julie Bédard, présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

Toutes s’impliquent, telles des guides et des modèles, dans le Défi 100 jours de L’effet A, qui s’amorce le 14 septembre. Jusqu’à maintenant, l’expérience a permis à plus de 1500 femmes de renforcer leur confiance en elles, d’apprendre à mieux gérer le risque et à se bâtir un réseau d’affaires solide.

Manque de confiance

Ces gestionnaires le reconnaissent d’emblée, le parcours des femmes vers les postes de direction et de décisions se voit encore freiné à bien des égards. Les faits en disent long : on retrouve à peine une poignée de femmes à la tête des plus grandes entreprises québécoises. Autre exemple, dans le domaine du droit, même si 60 à 70 % des finissants sont des femmes, peu deviennent des associées directrices dans les cabinets.

Sophie D’Amours,  rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir.
Photo Pascal Huot

Puis en sciences, 50 % des femmes qui obtiennent un doctorat vont abandonner le domaine, à cause de l’environnement de travail et de l’incapacité de progresser liées à la maternité, notamment.

Le plus souvent, on découvre que les femmes manquent de confiance en elles, ou encore sont visées par des biais inconscients qui résistent à l’évolution de notre société. « Ce n’est pas une affaire de femme ou d’homme, mais de société, car c’est sur l’ensemble de la société qu’il faut travailler », insiste d’entrée de jeu Sophie Brochu.

« Ce n’est plus un enjeu d’égalité (hommes-femmes), renchérit Olga Farman. La question, c’est comment tu peux amener, à chance égale, l’opportunité de croître, de rayonner, d’atteindre des positions qui vont inspirer les jeunes générations. »

Sophie D’Amours,  rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir.
Photo Pascal Huot

Deux éléments frappent Marie-Huguette Cormier parmi les femmes qu’elle a rencontrées dans le cadre de L’effet A. D’une part, elles ont tout le potentiel, mais manquent de confiance en elles. Puis, la question de l’équilibre travail-famille les habite beaucoup et les freine. « C’est l’éléphant qu’il faut adresser », dit-elle. Les organisations vont elles aussi devoir s’adapter, « car les jeunes ne feront pas ce qu’on a fait ».

Il y a aussi des biais inconscients qui proviennent souvent de l’éducation et des traditions, et qui vont guider les embauches et les promotions.

« Un de ces biais, c’est la prise de décision par rapport au futur de certaines personnes, souligne Sophie D’Amours. Souvent, on va décider pour elles, sur la base de ces biais-là. Comme, par exemple, en se disant qu’une telle femme ne voudra jamais de la promotion, car elle a de jeunes enfants. »

Esprit d’équipe

Selon Mme Brochu, le réseautage constitue par ailleurs l’un des piliers de L’effet A, qui se caractérise par un partage d’expériences. « Les femmes qui font du sport le vivent, remarque-t-elle. L’esprit de corps dans la chambre des joueurs, ça les porte tout le reste de leur vie.

Sophie D’Amours,  rectrice de l’Université Laval, Marie-Huguette Cormier, de Desjardins, Olga Farman, de Norton Rose Fulbright, et Sophie Brochu, d’Énergir.
Photo Pascal Huot

« Il n’y a pas non plus qu’un seul modèle de réseautage, de type 5 à 7, souligne Mme D’Amours. On est capables de le faire comme on aime, comme on est et se sent bien. »

À les écouter, je me disais que toutes les femmes devraient avoir la chance de participer à de telles expériences de mentorat. Toutes auraient à y gagner.

 

Ce qu’elles ont dit

« La fierté, c’est de voir des femmes qui ont eu l’audace, ont eu envie, ont pris des risques et se sont exposées. »

- Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, à propos de l’ambition.

« Plus on valorise spontanément la nuance qu’apportent une femme et un homme, plus tout à coup il n’y a plus qu’un modèle masculin. On commence à voir des hommes adopter des façons de faire ou de gérer qui sont plus nuancées, plus larges, différentes. »

- Sophie Brochu, présidente et chef de la direction chez Énergir.

« Il y a 30 ans, les femmes qui étaient dans les hautes directions se demandaient si en quelque part elles ne devaient pas emprunter un rôle, car il n’y avait pas de modèles. Maintenant il y a plein de femmes qui réussissent [...] et ce ne sont pas les modèles qu’on imaginait à l’époque. »

- Marie-Huguette Cormier, vice-présidente Ressources humaines et communications chez Desjardins.

« On peut brasser des affaires, être impitoyable, changer le monde à notre façon, mais on peut aussi être sensible, et avoir le cœur brisé parce que son enfant de cinq ans va rentrer à l’école. Et ça, d’être assez bien pour s’assumer dans ce qu’on est, c’est aussi un avancement. »

- Olga Farman, associée directrice chez Norton Rose Fulbright.

« Je pense qu’il faut qu’il y ait aussi une prise de conscience chez les filles de l’importance de développer son réseau très tôt. De l’amitié, ce n’est pas du développement de réseau d’influence ou de pouvoir. »

- Julie Bédard, présidente et chef de la direction, Chambre de commerce et d’industrie de Québec.







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