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La duplicité de Couillard

POL-ELEC-DEBAT-ANGLAIS
COLLABORATION SPÉCIALE POOL/ALLEN MCINNIS/MONTREAL GAZETTE

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On savait que Philippe Couillard pouvait se montrer pitoyable lorsqu’il abordait les questions linguistiques.

Dans le débat des chefs de 2014, il avait soutenu que les employés d’une usine devaient apprendre l’anglais au cas où un contremaître anglophone passerait. Ce qui allait totalement contre l’esprit de la loi 101 et du droit de travailler en français au Québec.

Discours unilingue

Une fois premier ministre, lors d’un colloque en Islande en novembre 2014, il prononça un discours uniquement en anglais.

Le geste était malhabile, mais c’est surtout son explication qui avait choqué : « Si on est rendus au point où il faut dire aux gens que le Québec est francophone, on a un problème. Tout le monde sait que les Québécois parlent français. »

Faux : le monde entier n’est justement pas au courant. Suffit de voyager un peu pour s’en rendre compte. En Islande, le chef libéral avait au fond oublié qu’à l’étranger, il était plus que lui-même puisqu’il représentait la nation québécoise.

« Deux côtés de la bouche »

Hier soir, lors du débat en anglais, autre bourde du chef libéral liée au français : il a totalement renié un de ses votes à l’Assemblée nationale comme premier ministre, sur une motion qu’il a coparrainée.

Cette motion du 30 novembre 2017 invitait de manière sympathique « tous les commerçants et tous les salariés qui sont en contact avec la clientèle locale et internationale de les accueillir chaleureusement avec le mot Bonjour ».

Or, M. Couillard, hier, a qualifié ce vote – pourtant unanime – d’« incident ». En anglais, il a affirmé « this incident happened », « lets move forward ». (« Cet incident est survenu », « regardons en avant ».)

En point de presse, après le débat, il a bien tenté de rétropédaler. Au fond, il a précisément fait ce qu’il reprochait à François Legault plus tôt : parler « des deux côtés de la bouche » en même temps.

Comme Mario Dumont et d’autres, je crois que ce débat était un triste précédent. Il nous a au moins permis de mettre en lumière la duplicité du chef libéral sur ces questions.

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